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Présentations

Le 22SAS12 est un groupe de reconstitution de Parachutiste SAS Français Libre et du 22eme régiment SAS anglais. Ce blog présente notre approche particulière de la reconstitution mais il s'adresse aussi à tous les passionnés des SAS. Nous parlons des opérations, des équipements mais aussi de littérature, de cinéma et de l'actualité. Crée en 2006, ce blog est devenu la première source francophone sur le "Regiment" !   
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22SAS12 is a group reenacting WW2 era Free French SAS paratroopers and the modern 22 SAS. This blog presents our particular approach of the reenactment but is also aimed at all people passionate about the SAS. We talk about operations, equipment but also about literature, cinema and the current events. Created in 2006, this blog has become the premier French-speaking source on the "Regiment" !

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 11:00

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Dans nos "activités" nous sommes toujours en recherche de matériel solide, confortable et versatile.

En tant que "sanglier" je cherchais depuis quelques temps un pantalon robuste pour taper des azimuts brutaux dans les ronciers, mais qui soit aussi confortable, bien conçu et qui puisse me servir aussi bien dans les sorties milsim que dans les randonnées ou mes sorties photos nature.

 

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C'est avec ces quelques critères que je suis allé rendre visite a mon revendeur de matériel de randonnée. Il m'a orienté vers la Haglöfs et ce solide pantalon de montagne.

Haglöfs est une marque suédoise de matériel outdoor haut de gamme. Quand j'ai vu ce pantalon j'ai immédiatement compris que la qualité et la robustesse seraient au rendez-vous.

 

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Le Rugged Mountain Pant est composé à 100% de polyamide. Le tissus du pantalon est très épais avec un toucher coton et est traité déperlant.

 

Les empiècements noir sont étonnants. Il ne sont pas rajoutés sur le tissu, ce qui pourrait amener une épaisseur supplémentaire, mais ils sont intégrés dans le pantalon.

De plus il s'agit d'un espèce de cordura strech très solide.

Cela amène de la souplesse au pantalon et il reste très confortable dans toutes les positions. Etant stratégiquement placés aux endroits ou l'abrasion est la plus importante, on peut spéculer positivementsur la longévité du pantalon.

Ces empiècements sont également "Waterproof"

 

 

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Au niveau des poches on retrouve les 4 poches classiques avant et arrières plus deux poches cargo assez bien conçues. Au départ la forme m'a étonné, je me suis dit qu'il n'y rentrait pas grand chose. C'est en le portant que je me suis rendu compte qu'il y avait un soufflet qui en augmentait bien la contenance.

 

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Dans une des poches cargo on trouve des compartiments pour un portable ou un petit GPS plus des stylos ou lampes (ou des cyalumes).

 

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On retrouve d'autre particularités qui montrent que le pantalon a été très bien conçu et pensé pour le crapahut intense.

 

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Au bas du pantalon on trouve des sangles de serrage qui transforment les empiècements renforcé du bas en véritables guêtres. Il y a un soufflet qui permet de les ajuster parfaitement.

Avec de grosses chaussures de montage à tige haute, c'est assez anecdotique car on est obligé de laisser l'ouverture au maximum mais cela peut devenir intéressant avec des tiges moyennes, des tiges basses ou bien des chaussures moins "épaisses" au niveau des chevilles.

 

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La véritable révélation pour moi sont les aérations du pantalon. Situées de chaque côté du pantalon au niveau des cuisses elles s'ouvrent par un zip situé sous une protection de tissu.

J'avais déjà vu des systèmes de ventilation similaires sur des pantalons de randonnée mais je n'avais jamais eu l'occasion de les tester. Pour tout avouer, je trouvais même cela gadget et sans intérêt.

J'ai donc pu, dubitatif, ouvrir ces zips lors d'une randonnée par temps lourd, dans une montée éprouvante ou je commençais à me liquéfier.

Et bien effectivement, on sent un courant d'air plutôt raffraîchissant entrer dans le pantalon...Attention, rien de miraculeux, ça ne donne pas des ailes mais cela permet effectivement de refroidir un peu la mécanique...

 

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J'ai donc testé le pantalon assez intensivement. La solidité annoncée est effectivement au rendez-vous, après moults passages dans des roncier ou des pierriers, le tissus ne bronche pas.

Toutes mes attentes sont comblées, c'est un pantalon adapté au terrain.

Il y a juste un petit bémol qui prouve que le matériel parfait n'existe pas. Bien que le tissus soit robuste et résistant, il reste un tissus lourd et épais, et donc non respirant.

C'est donc un pantalon parfait pour la montagne ou le temps froid, mais qui me semble un peu chaud pour de la randonnée en été. Les aérations peuvent peut-être pallier à ce paradoxe, seul le temps me le dira.

 

Les empiècements strech noirs jouent leurs rôles à la perfection, sont idéalement plaçés et amènent effectivement de la souplesse à un pantalon pensé "épais".

 

De plus ces empiècements ont un autre avantage : ils donnent un "look" résolument randonneur. C'est encore plus flagrant sur l'autre coloris existant, gris anthracite.

 

Pour finir et pour donner une idée du coloris "OD" de mon pantalon voici un comparatif avec d'autres camouflages :

 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 21:58

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Le jour J est enfin arrivé, ça faisait un an que l’on attendait ça

Depuis Septembre 2009, nous avons orienté notre entrainement pour que 0510 en soit l’apothéose.

Les trois derniers mois, nous n’avions plus que cela en tête.

Une semaine avant le jour J, je reçois un message m’avertissant de me tenir en alerte.

Je rassemble les SAS12 au café pour un briefing, nous n’avons aucune information sur le lieu ni la nature de notre mission.

Il va donc falloir prendre un maximum d’équipement pour prévenir toutes éventualités.

Nous répartissons dans les sacs de chacun le matériel pour faire une cache, des affaires «civile», du bivouac sec et l’armement lourd. Bref de quoi répondre à toutes éventualités.

Au niveau météo, l’hiver traine : il pleut depuis plusieurs jours, il fait très froid et la lune sera noire. On sera donc les rois de la forêt.

 

Je prépare soigneusement mes affaires en essayant de m’alléger le plus possible.

- M4 et six chargeurs, P226 et trois chargeurs.

- Quatre litres d’eau réparti dans les gourdes et le sac d'hydratation, le filtre de purification BWT, deux rations TTA enrichies.

- Ma trousse médicale.

- Mon kit bivouac, le kit camouflage et observation.

Je rajoute deux choses qu’en ce mois de Mai j’aurai pensé laisser à la maison :

- Le sous-vêtement grand froid Termoswed et mon parka goretex.

Le bergen et le sac d’allégement sont chargés dans la voiture, j’espère n’avoir rien oublié.

 

Une grosse journée de travail, un peu de route et je retrouve à 22H00 mon gang sur le parking d’une grande surface, on charge nos "tactical Kangoo". Je suis déjà mort de fatigue après une semaine de travail et c’est plusieurs heures de route qui nous attendent...

Pour ne pas s’endormir, on part sur les délires habituels, quelques pauses sur les aires routières où on se motive à bloc malgré la fatigue bien visible de chacun.

 

03H20 : On arrive enfin sur notre QG : Une maison isolée au fond des bois à flanc de montagne.

Aucune activité, il fait froid et la nuit est calme.

Soleil et un de ses gars nous attendent. 

On vide nos "tactical Kangoo", on s’équipe tranquillement au sec et comble du privilège : on nous sert une mousse ! 

C’est bien la première fois que nous pouvons nous équiper au sec à notre rythme, autant d’attentions avant une OP, c’est mauvais signe, on va surement en baver plus tard...

 

04H00 : Briefing général.

Notre autorité Soleil distribue la carte du secteur et nous explique la situation :

Un avion d’un service de renseignement s’est écrasé en territoire ennemi controlé par des partisans.

Une équipe URH a été déployée sur zone la veille avec pour mission :

- Établir un camp de base sur zone
- Observer les contacts entre partisans

 

Vacation radio 08H00 et 20H00.

Depuis le dernier contact radio avec le groupe, notre service de renseignement a capté des communications ennemie et à pu localiser une de leur BLM.

Nous allons être largué en territoire ennemi avec pour missions :

- Etablir la liaison avec l'équipe URH

- Leur transmettre de nouvelles cartes encodées et les infos sur la BLM avant 08H00

- Etre à disposition de leur chef d'équipe

 

 Il nous faut établir la liaison le plus rapidement possible afin de mettre en place un PO sur la BLM ennemie.

Le jour va bientôt se lever, il ne va pas falloir trainer…

Nous faisons un rapide briefing d’équipe tout en se peinturlurant la gueule façon guerrier, on vérifie aussi une dernière fois nos gilets et les radios.

 

Direction la Jeep avec la photo traditionnelle avant d'embarquer :

0510-02 

On roule péniblement par les chemins dans une nuit noire et fraiche. Fini les largages en « blind », on est assuré par l’autorité du lieu de dépose mais de vieux réflexes me font compter les croisements et les virages afin de visualiser notre trajet sur la carte mémorisée.

- « 60 secondes ! » nous dit le chauffeur en ralentissant et en éteignant ses feux.

Le véhicule s’arrête brutalement, chacun sait ce qu’il a faire, les uns couvrent les angles pendant que les autres déchargent les sacs. En quelques secondes chacun est en position, le véhicule repart péniblement.

Un genou à terre, le cul dans les ronces, on attend plusieurs minutes afin d’acquérir notre vision de nuit et de s’imprégner du milieu. Le ciel est noir, la faible lueur de quelques étoiles parvient à percer les nuages. Il fait froid, le sol est détrempé mais nous avons de la chance, la pluie s’est arrêtée. Tout est calme et silencieux, on n’entend que de rares gouttes qui chutent des arbres au sol. Nous sommes en moyenne montagne de résineux, l’air humide sent le bois mort.

Je vérifie notre position. Nous devons rejoindre le secteur de l’équipe URH situé plein Ouest sur une hauteur à huit kilomètres à vol d’oiseau de notre position. Une ancienne voie de chemin de fer serpente les collines et passe à proximité. Sur la carte je vois deux points de passage obligé, une sorte de canyon et un pont. Vu l’heure je décide de prendre cette « autoroute » afin d’arriver avant le jour et de contourner simplement les points de passage.

 

04H45 La patrouille se met en marche en colonne :

Pour cette OP j’ai une « Dream team » : deux « moustachus » Frog et Koursk et Nono, un chat maigre. Je suis chef d’équipe et je m’occupe de la topo. Devant moi Nono, le nouveau, ouvre la marche, derrière moi Frog couvre les flancs et Koursk ferme la marche comme il sait si bien le faire.

On avale les premiers kilomètres sans encombre. Devant moi Nono stoppe : « canyon apache ». On ne pourrait rêver mieux pour tendre une embuscade. Il s’agit d’un défilé de 800 mètres avec des falaises abruptes des deux cotés. J’ai toujours mon œil rivé sur la montre et je me dis « Qui ose gagne ». Je décide de ne pas le contourner et de faire un bond en avant, la crosse sur l’épaule. Ca passe sans encombre et on garde l’allure, le numéro un et le numéro trois change de poste afin d’avoir toujours un éclaireur bien affuté.

Deuxième points de passage obligé, je veux tenter une nouvellement fois le diable, je décide de ne pas le contourner. On passe quelques minutes à observer le site, tout semble calme. Nouveau bond en avant en prêtant attention à d’éventuels pièges. RAS encore une fois.

 

06H50 Le jour pointe. Après le pont, j’ai cherché un axe pour rejoindre la zone de regroupement qui se trouve à plusieurs mètres de dénivelés au-dessus de notre autoroute. Avec notre rythme de marche forcée, nous ne sommes plus maintenant qu’à un kilomètre plein Sud de notre zone de regroupement. Seulement un méchant dénivelé nous attend, c’est pratiquement une voie baby d’escalade. On commence à grimper en zigzaguant puis on finit pratiquement à quatre pattes. Les sacs sont lourds et ça tape fort sur les cuisses. Lorsque nous arrivons sur le pallier, nous sommes à sec mais nous établissons la liaison radio avec le groupe URH.

 

07H30 : On vient nous récupérer pour nous diriger vers la zone de vie établie la veille. Cette planque se situe sur le flanc Nord d’une montagne dans un amas de roches et de broussailles. L’endroit est détrempé, couvert de bois mort et il faut être un bouquetin masochiste pour y accéder.

Une cache avec deux pax dedans : le chef de groupe et son radio. Les autres sont dispersés en deux équipes sur deux PO. On nous indique un trou aménageable à quelques mètres pour faire un abri sec. Je fais mon rapport de situation pendant que les gars s’affairent à creuser, à tendre une basha et du filet cam.

Je confirme qu’un avion de reconnaissance s’est écrasé sur la zone, nous avons intercepté des communications radio ordonnant à un villageois de rejoindre une BLM dans la montagne. Il s’agit d’une cabane au bord d’un chemin. Le chef de groupe envoie sans tarder sa deuxième équipe sur la BLM supposée de l’ennemi avec pour mission de monter un PO. Nous n’avons pas trainé en route mais nous apportons l’info avec le jour et l’équipe d’observation va devoir prendre des risques.

 

08H00 : Je quitte mon chef de groupe qui fait sa première vacation radio de la journée. Nous sommes à disposition, nous allons assurer la relève du PO de l’équipe d’observation. Mon rapport n’a duré que quelques minutes et je retrouve mes camarades en train de manger avec le sourire des gars qui sont fiers de leur abri camouflé réalisé très rapidement comme quoi l’entrainement y a que ça de vrai. Deux gars en PO, deux gars au repos, changement toutes les deux heures.

La matinée s’écoule lentement, il fait très froid, un vent humide fouette notre poste mais il ne pleut pas c’est déjà ça. L’abri semi enterré est protégé du froid par une bâche étalée au sol, de l’humidité par une bâche tendue et du vent par la terre et nos sacs remplis. Je rêve de la chaleur de mon duvet mais pas question de s’installer, il faut être capable de dégager dans la minute. Couché en boule dans ma tenue, je fais des mini-sommeils en grommelant contre mon chef d’équipe qui a planté une zone vie sur un flanc plein nord balayé par ce vent glacial.

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13H00 : Le secteur est calme, RAS de la matinée, le ciel est menaçant mais il ne pleut toujours pas. L’équipe d’observation est de retour et je suis appelé au briefing :

Les gars ont vu un civil non armé rentrer dans la cabane indiquée par nos services puis en ressortir. Un de nos hommes tente sa chance en entrant à son tour, il a trouvé un billet et a noté son contenu. Quelques heures plus tard, un deuxième individu entre lui aussi discrètement dans cette cabane pas si isolée que cela en définitive. Il revient un peu plus tard et l’équipe recommence la manip. Nous avons donc une copie d’un long message et sa réponse cependant le tout est codé et indéchiffrable. L’unique moyen de transmettre ce message à nos services d’analyse est une de nos BLM.

Le chef d’équipe prend la décision de parti en plein jour, déguisé en civil avec son garde du corps pour déposer lui-même le message à notre BLM la plus proche.

 

13H50 : Je le regarde partir de mon PO, je suis un peu dubitatif sur sa décision de s’exposer ainsi. Les rotations se font toute l’après-midi, sans rien à observer ni à signaler. Je lutte contre le froid mordant et le sommeil tant le secteur est désespérément calme.

16H00 : C’est mon tour de repos, je suis allongé sur la bâche de notre abri mais je n’arrive pas à dormir à cause du froid. Notre chef de groupe aurait dut revenir depuis plus d’une heure et nous n’avons aucune liaison radio avec lui. S’il n’est pas rentré avant 20H00, il faudra considérer qu’il est perdu et que notre planque est polluée. Il faudra donc profiter de la nuit pour trouver une nouvelle cache.

Quitte à ne pas dormir autant en profiter pour aller nous dégourdir les jambes pour nous réchauffer. Mon idée est d’aller à la rencontre du chef de groupe vers un sommet qui sépare notre planque de la BLM où il me sera peut-être possible d’établir une liaison radio. Frog, à mes cotés, ne dort pas lui non plus, il grelotte comme moi et doit pester lui aussi sous sa cagoule.

 

- « Allez camarade, on va aller se dégourdir les jambes. »

- « C’est une putain de bonne idée, on se les gèle ici. » 

  

Afin de ne pas se charger inutilement, on a deux tenues de randonnée pour l’équipe SAS12. Radio dans une poche et P226 dans l’autre, Frog et moi quittons très discrètement notre cache après avoir eu l’accord du reste du groupe.

On profite de la ballade pour refaire le plein d’eau et reconnaitre le site de jour.

Arrivé au sommet et après de longues minutes d’attente, j’arrive enfin à établir la liaison radio avec le chef d’équipe. Notre BLM était piégée par un piège à con, son binôme est touché, ils se trainent pour revenir au campement. Il est décidé que Frog et moi allons nous poster dans son sillage afin de vérifier qu’ils ne sont pas suivis.

 

17H00 Le chef de groupe arrive au campement où l’on donne les premiers soins à son binôme, il est touché au bras et au thorax et son état sable ne nécessite pas d’évacuation d’urgence. On ne va pas rompre le silence radio et attendre simplement la vacation de 20H00 pour demander une evasan.

 

17H30 Frog et moi après nous être assuré que l’équipe n’était pas suivie rejoignons le campement.

On nous donne pour mission de rejoindre notre deuxième BLM afin de laisser les messages à décoder. Si la première était piégée, la seconde le sera sûrement voir même un comité d’accueil peut nous y attendre.

La BLM se situe sur la face Nord du point culminant à proximité d’un chemin et d’une source.

Je décide de contourner tout le sommet en passant par le flanc Nord, de nettoyer les hauteurs et de descendre vers la source afin de tomber dans le dos d’éventuels ennemis. L’expédition sera physique et il nous faudra du jour pour grimper. On prend nos tenues cam, nos M4 mais on s’allège au maximum sauf en munition car une journée d’attente et surtout notre blessé ont titillé notre agressivité. On est déterminé à détruire toute embuscade.

La colonne se met rapidement en marche. Sans les sacs, on a l’impression de gambader follement. On essaye d’allier une bonne allure et un maximum de discrétion. On va dans une embuscade mais on est content d’être entre nous et actif. J’ai le nez sur la carte afin de manœuvrer précisément et de ne surtout pas perdre de temps, les autres « chouffent » bien.

L’ascension se fait sans encombre, arrivé au sommet on n’a hélas pas le temps de profiter de la vue. On descend vers la source en ligne en formant des zigzags sur tous les points sensibles. La nuit tombe, la luminosité baisse, la tension grimpe plus on se rapproche de la BLM.

 

L’arbre qui nous sert de BLM est devant nous, nous avons sécurisé le secteur et aucunes traces de passage.

Frog, notre expert pétard, inspecte prudemment l’arbre, il en ressort deux tubes à pellicule photo et dépose à la place nos deux messages. On signale la réussite de la mission par radio afin de lancer une levée lors de la prochaine vacation radio.

Ca n’a pas tapé à l’aller, ça n’a pas tapé à la BLM, ça va taper au retour…

On décroche prudemment aidé par la nuit. Après la tension de la phase d’approche, je sens que tout le monde force légèrement le rythme et je calme le train.

 

22H00 : Retour au bivouac, RAS, tout s’est bien passé, nous avons été très prudents au retour en prêtant une attention particulière à ne pas être suivi. Je suis très satisfait de la navigation, de la manœuvre et de la tenue de l’équipe. Tout le monde est resté attentif et agressif malgré la fatigue qui s’accumule.

Rapport de situation avec les chefs d’équipe :

Notre blessé ne sera pas évacué, son état est stable et il est transportable en cas de pépins.

La levée de la BLM 2 a été demandé à la vacation, pas d’informations complémentaires ni d’ordres.

On décrypte les infos laissé par l’autorité sur la BLM 2 : Il s’agit de la fiche d’identité encodée de notre pilote.

On sait tout ce qu’il y a à savoir pour l’identifier de façon sûre. (Par exemple : mentions de son premier diplôme, numéro de sa licence civile, nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle, où est enterré son grand-père maternel…)

Nos PO n’ont rien donné, il n’y a pas d’activité sur zone, simplement les passages sur la BLM ennemi dont nous attendons le décryptage des messages.

Nous continuons à assurer nos tours de garde. La dernière promenade m’a bien épuisé tant physiquement que mentalement. La fatigue de la semaine et de ce premier jour de terrain commence à se faire sentir. Je somnole entre deux sursauts nerveux.

Soudain :

- Ils arrivent. Ahhhhh, ils arrivent !

Je bondis et j’épaule mon M4.

Silence total.

Frog et Koursk sont déployés autour de moi, genoux à terre et M4 à l’épaule. L’autre équipe ne semble pas réagir ou bien ils font comme moi : ils écoutent.

Le seul son que je perçois provient de Nono qui ronfle comme un vieux mineur.

J’avertis par radio que Nono notre dernière recrue, souffre de terreur nocturne.

Je me rendors mais on vient me réveiller un peu plus tard dans la nuit :

- Le chef de groupe te demande.

Il fait nuit noire, aucune lueur d’étoile n’arrive à percer les nuages. J’ai la tête dans le cul, les genoux rouillés, je chute deux fois avant d’atteindre son bivouac.

Nous avons reçu la clé de décryptage du message par radio. Lumière rouge sous les bâches, je m’attaque au décryptage qui est long et vraiment coton. Au bout de quinze minutes j’ai le cerveau qui fume et je passe le relais à un suivant. Je suis fatigué et je n’arrive pas à bien calculer. Au bout de dizaines de minutes de travail, le résultat tombe.

Pour résumer, le premier message demande la venue de la ville d’un traducteur. Il s’appelle « le boucher », on ne sait pas si c’est son métier ou bien un nom de guerre.

Le deuxième message est une réponse : un lieu de RDV et une heure, aujourd’hui à 7H00.

C’est une excellente information, en toute logique, le traducteur devrait être conduit vers le lieu de détention de notre pilote. Nous étudions attentivement la carte du secteur de RDV. Le lieu est un croisement de chemin qui est vraiment isolé. Le chef de groupe attire notre attention sur une cabane située dans les hauteurs à quelques kilomètres du lieu de RDV. Il n’y a aucune habitation à plusieurs kilomètres à la ronde. Avec un sourire sardonique éclairé par la lumière rouge il déclare :

- Messieurs, on prend les blancs.

Le plan du chef de groupe est simple et audacieux :

.Une équipe se positionne sur le lieu de RDV qui a lieu à 7H00.

.Une équipe se positionne sur la cabane où pourrait être retenue le pilote.

.Une équipe, la notre, l’accompagne sur la cabane, si on suppose la présence du pilote, on tape les méchants, s’il n’y a personne, on laisse la première équipe en observation et on prend position sur l’unique accès entre la cabane et le lieu de RDV. Suivant ce qui va se passer on sera en mesure de stopper des renforts si une des équipes tapent les méchants ou encore de délivrer le pilote s’ils le font bouger.

Le risque du plan est que nos équipes sont éparpillées et isolées sur un grand secteur dont les sommets boisés risquent de couper les liaisons radios.

Je reviens vers les miens et je relais les informations. On range notre bivouac et on camoufle les sacs de vie. On n’a pas besoin du matériel confort simplement de nos munitions mais si ça tape, il faudra quitter le secteur et abandonner notre planque donc on fait le plein d’eau et de nourriture.

 

04H30 : Nous quittons discrètement notre cache en colonne. Il faut nuit noire à cause des nuages mais il ne pleut pas, l’air frais est chargé d’humidité. Nous assurons les arrières du dispositif, en passant prêt d’un ruisseau nous refaisons le plein d’eau. Nos bidons étaient bien remplis après la ballade de l’après-midi mais on ne sait jamais de quoi les prochaines heures seront faites. Il y a deux ans à la même époque, nous avions passé 20 heures ensoleillées sur un PO sans possibilité de refaire le plein d'eau avec une action suivi d'un décrochage et ce fut vraiment rude.

Après plusieurs kilomètres, le chef de groupe et son équipe partent en direction du lieu de RDV. Nous suivons l’autre équipe vers la cabane isolée.

06H00 : Le jour commence à pointer. Nous sommes à l’orée de la forêt face à une clairière où doit se trouver la cabane à 100 mètres devant nous mais elle est noyée dans un brouillard matinal. On se déploie autour de l’objectif. Le secteur est vide de toutes activités mais nous remarquons des traces de véhicules.

Comme de toute évidence le secteur est vide, nous laissons nos amis en poste autour de la cabane et nous nous dirigeons vers notre objectif.

En étudiant la carte, j’ai vu que le chemin carrossable forme une épingle dans une montée. Le chauffeur est obligé de ralentir à ce niveau et de passer en première. C’est donc un endroit idéal pour stopper en toute sécurité un véhicule.

Nous nous dirigeons vers ce virage et comme nous pouvions le supposer, nous perdons le contact radio avec le reste des équipes. De toute façon, les instructions sont claires : à 10H00 si rien n’a bougé on décroche sur la planque.

06H45 : Nous sommes en position sur le virage en épingle. Nono est sur les hauteurs au Nord de l’axe et Koursk au Sud, ils peuvent identifier un véhicule en avance et rejoindre rapidement le reste de l’équipe. Je suis au centre du dispositif sur le virage avec Frog mon tireur.

Si nous voyons un prisonnier dans un véhicule ou si on entend des tirs sur les positions amis, on stoppe tout renfort.

Avec un peu de chance, les méchants iront au RDV avec leur prisonnier. Vu l’état de la route, on imagine un 4X4 avec des méchants et notre objectif à l’arrière. A deux mètres de la route, on ne fera pas de bavures, on pourra récupérer notre colis et un véhicule.

-Ménat de Nono : berline en approche, un pax.

Une berline verte descend doucement, un seul homme à l’intérieur, il se dirige vers le lieu de RDV.

Première désillusion, les méchants roulent en berline sur ce chemin défoncé. Le super plan Jeep et doublette dans le buste du chauffeur tombe à l’eau.

Je rends compte à la radio sans réponse.

Dans l’hypothèse que le méchant repasse avec un passager : le « boucher », on les stoppe et on se débrouille pour qu’ils nous conduisent au pilote.

09H50 : Cela fait trois heures que le véhicule est passé et il ne s’est rien passé sur le secteur. Le jour est levé, il fait beau, les nuages se sont dissipés et le soleil vient sécher nos tenues. Il va falloir rejoindre notre planque en plein jour. Nous quittons le site d’embuscade en colonne et faisant très attention à notre environnement. Nous n’avons pas fait 500 mètres que l’on entend un véhicule, il passe en première et accélère fortement, on peut donc supposer qu’il prend le virage en montant.

Je regarde mes gars au visage froncé et les yeux à ciel.

On vient peut-être de rater notre colis mais les ordres sont les ordres, on rejoint notre positon.

11H00 On va de mauvaises surprises en mauvaises surprises : Nous sommes à la planque et il n’y a personne. Sur la carte, nous étions les plus éloignés donc nous devrions être les derniers à rentrer. Aucun contact radio de toute la matinée. Frog prend position sur le premier PO et moi sur le deuxième. Je n’aime pas entrer et sortir de la planque mais on ne va pas attendre les copains jusqu’à la nuit.

J’envoie Nono et Koursk vers le lieu de RDV en tenue de randonnée pour tenter d’établir une liaison avec l’autorité.

Le soleil est levé, il sèche la terre autour de moi, je cherche quelques rayons à l'ombre de ma cache pour me réchauffer. Cela fait maintenant 36 heures que nous sommes sur le terrain, nous n'avons pas participé à des actions mais l'équipe est au complet et c'est déjà ça. J'étudie la carte pour prévoir un plan B, si dans six heures personne ne revient, il faudra quitter la cache.

Arrivés sur une hauteur, Koursk et Nono établissent le contact radio et font liaison entre le chef de groupe et moi.

Les deux équipes reviennent au complet sur notre planque avec le colis…

Après avoir bien vérifié de ne pas avoir été suivi et avoir camouflé les traces, la routine des PO reprend son rythme alors que le soleil est à son zénith.

Les chefs d’équipe font un briefing de la matinée :

Le Rendez-vous a bien eu lieu au croisement à 07H00, le conducteur de la berline qui passa devant nous a retrouvé un deuxième homme et ils ont discuté quelques instants sous l’œil de notre équipe. Une chose incroyable s’est produite : un bonhomme en tenue est sorti menotté du coffre de la Berline et s’est enfui alors que son gardien parlait. Ce dernier ne s’est aperçu que longtemps après de sa disparition au moment ou il embarquait son camarade surement le boucher.

Ils l’ont cherché en vain pendant de longues minutes puis ont décroché. L’équipe sur place a réussi à établir le contact avec la seconde équipe qui était en « chouff » sur la cabane et ils ont organisé une battu pour récupérer le pilote. L’opération fut compliquée par la présence de méchants eux aussi à la recherche de ce dernier mais elle s’est conclue par la récupération et l’identification du pilote en toute discrétion.

Nous offrons un peu de réconfort au pilote, en profitons pour réaliser une deuxième vérification de son identité et le questionner longuement sur ces lieux de détentions. Il a passé la nuit au sec dans une cabane qui ressemble à celle observée ce matin, nous avons une vague description du lieu et de ses gardiens. Il a été convenablement traité et malgré le stress de l’évasion il est en forme.

Nous allons profiter du fait que les méchants sont à la recherche de leur ancien prisonnier au Sud de notre position pour l’évacuer sur un site que nous avions repéré lors de notre marche d’approche au Nord. Le silence radio est rompu pour demander une évacuation immédiate.

Un « hélicoptère » viendra récupérer le pilote à 16H30 dans une clairière au Nord de notre position.

La progression en plein jour étant extrêmement dangereuse, notre chef d’équipe décide de créer un leurre. Une équipe progressera relativement à découvert vers la zone d’évacuation avec un faux pilote et devra attirer le tir d’éventuels tireurs embusqués pendant que le reste du groupe avec le vrai pilote fera une large boucle et se positionnera en deuxième cercle sur la zone. C’est avec un certain fatalisme que j’apprends que la mission suicide nous revient.

Je retourne vers les miens pour les avertir de la mission. Pendant ce temps Romain qui a le même gabarie que le pilote change ses affaires avec ce dernier qui ne comprend pas tout. Nous l’attachons avec de faux liens et lui bandons les yeux afin que l’illusion soit totale si un méchant nous observe à l’aide d’une lunette.

Le groupe quitte la planque en premier car ils vont réaliser un grand contour et sécuriser leur marche. Nous restons avec Romain et nous aiguisons notre agressivité. Nous sommes passés à côté de toutes les actions depuis que nous avons été largués. De plus, nous avons l’impression de nous coltiner toutes les missions à la con. Si quelqu’un nous tire dessus, il s’attendra à ce qu’on protège le pilote et non à ce qu’on fasse une boule de feu sur lui, nous voulons donc profiter de ces quelques secondes pour éliminer le ou les tireurs en limitant au maximum la casse mais personne n’est dupe sur le résultat surtout pas Romain.

Nous quittons la planque et prenons la direction du lieu d’extraction en longeant le seul axe du secteur. Nous progressons en colonne à l’abri de la forêt, légèrement en hauteur du chemin que l’on devine à travers les branchages. Soudain nous entendons un véhicule sur le chemin, il progresse doucement et stoppe à notre hauteur. Nous ne pouvons le voir car il est trop loin mais nous entendons clairement deux portières claquer.

Armes à l’épaule, en ligne face au danger nous attendons, nous sommes très bien camouflé et il est impossible qu’ils nous aient vu de la route, je cherche à la lunette d’éventuels observateurs.

Nous entendons des bruits de mouvements dans notre direction, je distingue une silhouette à la lunette, un homme en tenue civile avec une bonnie hat sur la tête et une tronçonneuse à l’épaule. Il s’installe sur notre axe de progression, allume sa machine et commence à couper de minuscule branche, il ne travaille pas proprement, on devine qu’il n’est pas seul mais je ne distingue pas son ou ses collègues.

J’envoie Frog qui a revêtu sa guillie hibou à la pêche aux infos, c’est le plus silencieux d’entre nous et il arrive à se glisser jusqu’au véhicule. Il revient vers nous en confirmant la présence de deux « bucherons » non armés. On fait donc une boucle pour les éviter en prenant soin de ne pas tomber dans une embuscade car leur présence au même moment que la nôtre ne peut être le fruit du hasard.

 

16H10 Nous arrivons en lisière de la clairière, la marche d’approche avec cette sensation d’être épié a été très fatigante. Nous avons sécurisé le secteur, le groupe est sur nos arrières en second cercle et ils s’apprêtent à bondir avec le pilote dés l’atterrissage de notre hélicoptère.

16H25 Contact radio avec l’hélicoptère. Il approche par le Nord et sera sur zone dans 5 minutes.

Tout le monde est extrêmement crispé.

16H30 Je bascule mon M4 pour attraper un fumi lorsque soudain à l’oreillette.

- "Votre secteur est pollué, nombreux ennemis en approche au Nord de votre position, mission annulée. Bonne chance".

- Le chef de groupe annonce à la radio «On décroche, on décroche ».

On fait un bon en arrière, le groupe et le pilote doivent se situer sur les hauteurs et filer vers le lieu de RDV d’urgence à plusieurs kilomètres au Sud. En courant je vois un léger relief, je stoppe la colonne et déploie les gars en ligne. On pourra donner un peu de temps au groupe en stoppant d’éventuels poursuivants. Au bout de quelques minutes comme tout est calme, nous reprenons notre marche en colonne et au même moment nous entendons des détonations au loin sur les hauteurs au sud : le groupe a été accroché.

Comme d’habitude dans les cas d'urgence, nous subissons des interférences à la radio, ils ont dut passer sur l’autre versant de la montagne.

Nous reprenons la marche en colonne toujours prudenment.

Alors que nous progressons silencieusement dans les fourrés, devant moi mon éclaireur stoppe et se tourne vers la droite tout en épaulant son arme.

A l’imité je suis son mouvement et je vois à 70 mètres à ma droite deux miliciens à moitié allongés par terre avec chacun une AK47 à ses pieds. Ils viennent de nous appercevoir en même temps, ils ouvrent grand leurs yeux.

J'aligne ma visée sur celui qui vient de laisser tomber son repas et se saisit de son arme.

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Alors que j’allais tirer, son camarade l’empêche de prendre son arme et se lève.

Je hurle : « jetez vos armes » en contrôlant du coin de l’œil ma colonne qui est en mode « rouge ».

Le premier obtempère, il jette son arme et d’un mouvement las et se met à genou les mains sur la tête.

Le second vient tranquillement vers nous.

Je suis extrêmement tendu et je lui hurle de ne pas bouger.

Il ne semble pas tout comprendre mais fini enfin par s’arrêter.

L’équipe sécurise le secteur pendant que Frog et Nono s’occupe de nos nouveaux amis.

Ils sont équipés et armés comme un porte-avion russe avec une tenue neuve et des « pistoflingues » propres avec accessoires.

Je procède à un interrogatoire en règle mais je n’obtiens absolument rien d’eux. Ils jouent les pauvres types mais au vue de leur équipement, ils font parti du groupe qui nous cherche et qui a tapé nos camarades quelques instants auparavant.

Je n’avais absolument pas prévu de faire de prisonniers, je suis vraiment pris au dépourvu. Pressé par le temps et notre position défensive, ces deux lascars représentants une menace qui n’arrange vraiment pas la situation en ne coopérant pas. Oppressé par notre position et agacé par leur comportement, je décide de les éliminer. Cette décision me sera sévèrement reprochée lors du débriefing. J’aurai du les ligoter et les laisser là mais je n’avais pas envie de les retrouver sur le chemin et il faut avouer qu’ils ont payé pour l’avortement de l’opération de secours.

En continuant sur notre axe de retraite, nous tombons sur des traces qui nous mènent à une cabane. Après inspection, elle a abrité une équipe la veille. Il y a donc des gars qui campent à proximité de notre secteur de bivouac. On retourne à nos caches en effectuant plusieurs manœuvres en hameçon afin de prévenir de ne pas être suivi.

 

18H00 Nous arrivons en fin d’après-midi à la cache où nous attendent le reste du groupe. Ils ont bien été pris à parti par l’ennemi heureusement sans casse si ce n’est le pilote qui s’est foulé une cheville lors du décrochage.

Avec l’équipe nous avions peu de sympathie pour le pilote étranger mais maintenant qu’il doit être brancardé, il devient vraiment un boulet. Comme nous héritons généralement de tous les pots de pue depuis le début de la mission, nous décidons que si nous devons nous le coltiner pour une évacuation, nous utiliserons la AK récupéré sur les prisonniers pour nous alléger et écourter la mission. Alors que nous complotons entre nous, le chef de groupe réorganise son dispositif et nous affecte à la protection de la cache et du pilote. La situation est vraiment causasse,  le pilote fait ami-ami avec nous sans savoir qu’on compte l’éliminer à la première occasion. A son retour le chef de groupe doit sentir la situation car il nous reproche de ne pas avoir nourri le pilote et nous rappelle que nous devons le protéger. Pour moi, c’est sa mission, il ne porte pas notre drapeau, on coopère bon gré malgré mais mon but est de ramener tous mes gars et je ne prendrai pas de risques pour lui.

La nuit tombe, je suis inquiet par la présence de la cabane à quelques kilomètres seulement de notre cache. Il y a des nuages mais il ne pleut pas. Les quarts sont programmés par le chef de groupe. Je remonte l’info aux miens en faisant régler les montres. Je décide que nous resterons dans les duvets sur notre position pour surveiller car il fait vraiment très froid. L’essentiel est d’avoir un gars aux oreilles à l’affut. Une heure avant notre tour de garde, Romain vient tous nous réveiller pour nous expliquer qu’il faut prendre le tour de garde à l’opposé de notre position. Il insiste en disant que c’est un ordre. On s’équipe donc tour à tour pour rejoindre un secteur venteux. Je prends le dernier quart celui de 5 heures. A flanc de montagne, en plein vent, je vois les premiers rayons de soleil se dessiner à l’horizon. Si ce n’est ce changement d’ordre, la nuit a été très calme.

 

06H30 tout le monde se réveille. Je fais mon rapport au chef de groupe et j’apprends qu’il n’y a pas eu de contrordre mais simplement une erreur dans la transmission des ordres et du planning. Nous regardons tous avec un mauvais œil le pauvre Romain.

La vacation radio du matin nous apporte les éléments cruciaux pour la suite des événements.

Un hélicoptère sera de nous envoyé pour récupérer le pilote et nous avons les coordonnés de la base ennemi où doit se trouver un document électronique provenant de l’avion abattu que nous devons absolument récupérer.

Nous détruisons la cache et nous partons avec les sacs sur les coordonnées de la base ennemie. La route se déroule sans incident.

10H00 Arrivé sur zone, le chef de groupe nous envoie en éclaireur pour faire un PO sur la base ennemi. Alors que nous approchons doucement de l’objectif, on m’indique par radio qu’un hélicoptère nous a été octroyé et que nous devons sécuriser la zone pour évacuer le pilote et rapporter tous les documents que l’ennemi à récupérer sur la carlingue de l’avion. Nous avons 60 minutes pour opérer.

Cette nouvelle me rend fou de colère. Comment organiser une action sans aucune information au préalable !?

Le chef me signale par radio de récolter le maximum d’informations en 20 minutes pendant ce temps, ils progressent vers nous.

J’envoie Frog et Koursk faire un contournement de l’objectif pour observer la face Nord et je me dirige avec Nono vers la face Sud. Nous avançons rapidement mais furtivement dans la forêt et nous arrivons à l’orée d’une clairière où une petite cabane en bois trône au milieu.

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Un véhicule 4X4 est garé derrière dans le secteur de Frog et, à l’entrée face à nous, un homme en arme est assis devant un feu. L’ensemble est baigné dans la brume matinale. Aux jumelles je distingue clairement l’homme assis, il se prépare un café, son AK posée à coté et il converse avec une autre personne que je ne vois pas. Elle semble être dans la cabane et je distingue sans en être sûr des mouvements à l’intérieur. Nono me signale des mouvements dans le bois au Nord de la cabane mais je ne sais pas si ce sont nos gars ou des ennemis. Pour des raisons de sécurité évidente, nous sommes en silence radio.

Photo067.jpg

Au bout de quelques minutes je retourne au lieu de RDV où nous attendent le groupe, Frog et Koursk.

 

10H20 Nous faisons notre briefing très rapidement, nous avons identifié au sûr un bonhomme et il y aurait deux autres types (un dans la cabane et un autre non vérifié dans les bois en patrouille).

Il est décidé que nous progresserons rapidement en colonne jusqu’à l’orée du bois puis nous sous scinderons en trois équipes avec chacune un secteur à traiter.

10H30 Nous prenons la tête de la colonne pour amener rapidement le groupe devant notre zone. Je suis essoufflé par les dernières progressions et le stress n’arrange pas tout. Arrivé à 100 mètres de l’objectif, nous prenons à droite en ligne et je vois les autres équipes faire de même. A couvert dans les taillis, je frêne ma troupe qui veut en découdre, je veux garder la ligne et éviter tous tirs fratricides à cause du stress et de la fatigue.

Nous sommes à l’orée du bois, je vois clairement le type encore assis mais avec son AK entre les jambes.

Je stoppe, met en joue comme mes camardes à gauche et à droite, j’attends deux secondes qui paraissent interminables quand claque à la radio le « Go, go, go ». A cet instant tous mes gars tirent sur le pauvre type assis et j’entends pétarader dans les autres secteurs.

 

Plusieurs détonations ont lieu et la zone se trouve noyée par des fumigènes jaunes, un système de défense qu’à actionné un ennemi avant d’être touché. On ne distingue plus grand-chose, il y a du mouvement dans la cabane, on tire à l’intérieur, je retiens Frog qui veut ouvrir son angle mais qui quitterait sa zone de tir. Une silhouette se dessine dans la fumée, Nono à ma gauche tape une doublette et la silhouette s’écroule. En tombant elle sort de la fumée et on voit clairement un uniforme DPM.

Le silence tombe, j’entends la première équipe signaler que son secteur est clair, je fais de même et j’entends la troisième signaler qu’elle a un homme à terre.

Nous fouillons les trois ennemis morts, une équipe nettoie la maison qui est piégée et un petit groupe s’occupe de notre touché. Il s’agit de Romain qui s’est trop avancé dans la précipitation et que Nono a dessoudé.

La tension est à son comble, nous craignons que d’autres ennemis arrivent attiré par le bordel. Je reste prêt de Nono qui se morfond de sa bourde. Personne ne trouve les documents dans la maison, ça prend vraiment beaucoup trop de temps. On surveille notre secteur et une explosion retenti, un deuxième gars s’est fait sauter en fouillant le 4X4 qui était piégé.

Panique à bord, les fouilleurs décident d’abattre une cloison dans la maison, je fais reculer mes gars encore plus et j’appréhende une contre attaque.

J’entends à la radio : « les enculés avaient cachés le matos dans la cloison, on décroche »

10H40 On part en tiroir avec nos deux touchés sur la zone d’évacuation.

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11H00 « L’hélicoptère » arrive sur zone à l’heure prévue, soit quelques minutes après l’accrochage, pour éviter qu’il ne fasse plusieurs aller-retour trop dangereux, on charge simplement les blessés et nos sacs de vie.

Il nous reste encore une demi-journée pour rejoindre dans nos lignes, sans nos sacs et blessés, on progressera très rapidement.

Comme mes gars étaient déployés en essaim pour sécuriser la zone, j’ai vidé les sacs de l’équipe de la nourriture et de l’eau en prévision du crapahut de retour, j’ai les poches de ma smock remplit de denrées, chacun vient puiser et remplir à son tour ses poches.

La brume s’est levée et a laissé place à une fine pluie, le groupe progresse rapidement en colonne sans aucune rencontre.

Nous arrivons à notre camp de base pour l’apéritif qui est déjà servi.

 

FINEX

 

Un toast en l’honneur des participants et des absents et à table pour l’habituel barbecue qui après tant d’effort à un gout si particulier.

0510-4230-copie-1.jpg

 

Quelques précisions après débriefing, l’action improvisée de la fin, qui nous a beaucoup dérangé, avait été judicieusement décidée par l’organisation afin de tester notre sens de l’initiative. Depuis trois ans nous avions systématiquement le temps de bien préparer notre assaut et c’était vraiment original d’improviser et de faire cela en très peu de temps.

Nous avons tous salué le talent de comédien du pilote qui a parlé anglais avec accent polonais durant toute la durée du raid. Il a énormément improvisé comme par exemple lors de son évasion et en simulant une entorse, tout cela n’était pas du tout prévu ! Cela a posé quelques problèmes à l’organisation mais s’est avéré très stimulant pour nous tous.

Le retour a été effectué sans l'équipement et les airsoftguns car il fallait sortir de notre zone de jeu pour rejoindre le camp de base. C'était donc l'occasion de faire une longue marche finale pour finir en beauté ce long week-end.

Au niveau de l’équipe, après six mois d’entrainement intensif, nous étions vraiment chaud et soudé. Le fait d’être tributaire d’une échelle de commandement avec parfois ses couacs a resserré nos liens, le terrain que nous connaissons est quand même chaque année aussi difficile (vent, froid et humidité mordante). Lors du débriefing nous avons appris que dès notre largage nous aurions dut tomber dans un guet-apens à Canyon Apache, le système électrique de mise à feu n’a pas fonctionné. Merci à notre bonne étoile, des pertes dés le début de la mission aurait surement bien affecté notre moral.

Nous nous sommes fait taper sur les doigts pour l’exécution des prisonniers et le tir fratricide. Il n'était pas prévu que l'ont tombe nez à nez avec les deux ennemis qui ont très bien réagit car les distances étaient badartes? Nous étions en effet trop prêt pour un décrochage et trop éloigné pour allumer à la cause de la portée de nos airsoftguns. Pour éviter un engagement typiement airsoft les deux méchants ont parfaitement percuté en se rendant. Quite à jouer les méchants jusqu’au bout, nous avons défendu notre camarade Nono en disant que nous avions volontairement tué Romain pour nous venger du réveil intempestif de la veille.

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Je tiens à remercier sur ces dernières lignes d'un long résumé Athos et ses gars pour l’organisation impeccable du raid ainsi que leur sens si particulier de l’accueil et de l'amitié.

Ce raid comme les précédents s'est déroulé sur propriété privé à savoir une zone de chasse, largage et circulation ont toujours lieu sur chemins privés. Nous invitons vivement tous les amateurs de ce type d'évênements à prendre contact avec les municipalités et les autorités compétentes.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 12:20

 Jumbo 1

A force d'essayer tout et n'importe quoi, et las d'emporter des charges inutiles, je me suis résigné à chercher un sac polyvalent pour mes reconnaissances photographiques et mes sorties légères à la demi-journée.

Mes impératifs: la légèreté du matériel, le confort et la versatilité.

Mission réussie, en optant pour le versipack Jumbo, de la firme US Maxpedition, acheté chez Ops-Equipement à l'automne 2010.

Je souhaitais une capacité d'emport limitée pour me réapprendre à emporter l'essentiel, la possibilité d'emporter sans problème une bonne gourde d'eau et quelques petits extras pour pouvoir faire face à un imprévu ou prolonger mes sorties.

Le Jumbo répond vraiment à ces besoins. Son aspect sac en bandoulière lui confère un aspect plus low profile, même si je n'ai pas opté pour un coloris urbain.

Le coloris ici présenté est un mélange Tan/OD, qui fait merveille en nature, dans à peu près tous les milieux et qui n'est pas trop visible en pleine ville.

Cette review se fera davantage en images, car il n'est pas nécessaire d'écrire un pavé pour parler d'un sac qui peut parler de lui-même. Chacun lui trouvera une utilité.

Jumbo 2

Première poche zippée plaquée côté corps, dans laquelle rentre parfaitement un sac d'hydratation d'1 litre. Une sortie pour le tube d'hydratation est prévue depuis l'intérieur de la poche.

Jumbo 3

Détail de la poche latérale porte-gourde, optimisée pour une gourde d'1litre. Mais convient aussi pour un thermos, quand il faut boire chaud… Une sangle permet de serrer la poche et un rabat velcro achève de maintenir parfaitement la gourde. En cas d'utilisation d'un sac d'hydratation, cette poche à gourde est parfaite pour ranger un poncho, sec ou mouillé…

Jumbo 4

Retour à la poche discrète plaquée côté corps. On voit ici le tapissage velcro de la face côté hanche, pratique pour certains types d'équipements, comme le Back Up Belt System de chez 5.11 Tactical. On voit ici une réplique de glock 17dans un holster standard. Le tout, pour une discrétion et une rapidité d'emploi optimales.

Jumbo 5

Détail de la petite poche longue supérieure. Parfaite pour une paire de lunettes, un couteau, un multi tool ou tout autre objet à avoir rapidement dans la main.

Jumbo 6

Vue de l'envers du décor du Jumbo. Trois coussinets pour le confort, une sangle de serrage abdominale (pour éviter que le Jumbo ne vous tourne autour), une poignée d'extraction et la sangle d'épaule, doublée d'un renfort en mousse. Rien à redire du confort de ce dispositif.

Jumbo 7

Vue de la grosse boucle de type Fastex qui commande l'accès aux compartiments principaux du Jumbo. Du solide… Et détail de la poche frontale externe, aussi profonde que le rabat.

Jumbo 8

Jumbo 9

Vue du dispositif Molle à la base de la sangle d'épaule. Suffisants pour rajouter une petite pochette utilitaire. Des passants cousus sous les bandes Molle permettent d'accrocher un stylo, une lampe ou un couteau munis d'un clip. On voit également le rabat velcro de la poche à gourde, dont les sangles enserrent littéralement le goulot.

Jumbo 10

Passons sous le rabat principal du Jumbo: la poche admin', simple mais efficace. Un compartiment plat en mesh pour documents, un mousqueton pour clés et un beau compartiment assez large, idéal pour des encas, une trousse de soins, etc. Le zip n'a toutefois qu'un seul curseur, ce qui est un peu regrettable.

Jumbo 11

Jumbo 12

Vue d'ensemble des trois poches principales du Jumbo. La poche à gourde et son rabat velcro, la poche admin' et sa pochette externe, et le grand compartiment principal, muni d'une toile étanche serrée par cordon.

Jumbo 13

Vue depuis l'intérieur du Jumbo, le cordon de serrage pour la gourde. Pratique pour s'adapter au gabarit de la bouteille…

Jumbo 14

Vue plongeante du grand compartiment. Sur chaque longueur, un compartiment. Idéal pour des séparations hygiéniques, comme pour un t-shirt mouillé, des sous-vêtements sales, ou pour abriter des équipements spécifiques. Le grand compartiment central est vraiment spacieux: hauteur 23cm, longueur 22 cm, largeur 13 cm.

Jumbo 15

Vue sur la petite pochette discrète latérale, parfaite pour abriter un sécateur (perso), un couteau, un objet d'auto-défense (bâton télescopique, latte, lacry, etc.) ou une gamme de pinceaux, pour les amateurs d'aquarelle.

Jumbo 16

Détail de la petite pochette latérale, très pratique, et elle aussi compartimentée. Double curseur pour le zip.

Jumbo 17

Le dessous des cartes. Trois passants blindés prévus pour accrocher quelque chose qui vous fera plaisir et l'œillet d'évacuation de l'eau de la poche à gourde. Le velcro autour de l'œillet sert lorsque la poche à gourde est aplatie: le rabat velcro achève de la plaquer contre la masse du Jumbo.

Jumbo 18

Détail du mousqueton arrimé sur la sangle d'épaule. Construction solide, à l'image du sac.

Jumbo 19

La poche de gourde est plaquée (à gauche). Les sacrosaints velcros pour identifiants ou patches mytho sont présents sur la façade du sac. On notera aussi l'anneau de préhension pour faciliter le serrage de la sangle de fermeture du rabat.

Jumbo 20

Vue d'ensemble du Jumbo, avec sa belle sangle d'épaule bandoulière, ouvrable sur un côté et équipée d'un pad en mousse amovible pour améliorer réellement le confort de portage.

Autre rangée de velcro sur la poche à lunettes supérieure, tout aussi indispensable pour frimer dans les cours de récré avec un patch:

"Top-warrior-infidel-sniper-Ouane chotte, Ouane quile, I support single moms"...

Cette configuration "pendue" ou "debout", est très pratique en voiture, la sangle étant passée autour de l'appui-tête du siège passager, le sac épousant le dossier du siège. Le Jumbo est alors prêt à l'emploi, car immédiatement accessible.

 

Mon avis sur ce sac, après 6 mois d'utilisation:

Les +

_ Une solidité qui semble à toute épreuve, ce qui est d'ailleurs le credo de Maxpedition.

_ La conception, simple mais très efficace.

_ Le choix des coloris proposés, unis ou mixtes (comme le modèle présenté).

_ La relative discrétion du concept. Le sac est facilement largable, ce qui permet de se "dessilhouetter" rapidement au cas où.

_ La versatilité, comme le nom l'indique, qui fait de ce sac le compagnon idéal pour une foule d'activités.

_ Sa capacité d'emport, qui permet de durer, même en cas d'imprévu.

_ Les bandes Molle, qui permettent quelques aménagements personnalisés.

 

Les –

_ Son prix (+/- 96 €), élevé comme tous les produits de la marque. Pour le même prix, on accède au Rush 12 de chez 5.11. Offrir une gourde de type Nalgene d'1 litre avec le sac n'aurait pas été déplacé…

_ Le confort à pleine charge. Les sacs sling, à sangle unique, s'ils sont pratiques, sont toujours moins confortables qu'un véritable sac à dos, car ils ne répartissent pas la charge. Néanmoins, les versipacks ne sont pas conçus pour remplacer les mulets. A pleine charge, le trapèze sollicité fait la gueule, car il supporte seul le poids.

_ Les passants Molle, qui catégorisent le sac dans la gamme mili. Le beurre et l'argent du beurre…

Je suis très satisfait de ce sac, car il remplit parfaitement le rôle que je lui ai attribué. Il me sert de fourre-tout ordonné et de go-bag, lors de mes repérages photos ou des séances de prises de vues qui ne nécessitent pas l'emport de mon gros matos.

En milieu urbain, je m'en sers carrément de housse photo pour mon gros reflex numérique, en glissant, dans le compartiment principal, une housse photo basique Lowepro délestée de son "couvercle". L'illusion est parfaite, le Jumbo n'ayant pas l'aspect d'un sac photo. Et avoir une gourde avec soi en reportage et quelques en-cas, à portée immédiate, sans se fader un sac à dos supplémentaire, ce n'est pas du luxe!

Ce sac me suit dans toutes les sorties légères, à la demi-journée (à pied), ou à la journée (en voiture et à pied).

 

A pleine charge, j'y glisse:

_ Une petite trousse de survie*, sur les passants Molle;

_ une gourde d'1 litre;

_ une paire de gants tactiques;

_ mes lunettes de soleil;

_ une Mini-Maglite, son ampoule et ses 2 piles de rechange;

_ un sécateur à main;

_ une trousse de soin;

_ des comprimés anti-chiasse et du Paracétamol;

_ une tablette de chocolat et des barres de céréales;

_ un calepin et un stylo;

_ mes papiers;

_ une serviette Vit'sec compressée;

_ 2 rouleaux de papier toilette;

_ un poncho snugpak compressé;

_ une paire de jumelles 7x42;

_ parfois, un t-shirt de rechange, si l'effort le nécessite…

* Trousse de survie perso: petite poche Molle contenant un couteau suisse, un miroir, 10 m de paracorde, un briquet, une bande de pansements auto-adhésive et une pince anti-tiques.

L'aménagement du Jumbo étant bien sûr conditionné par la nature et l'environnement de mes sorties.

Autre trousse de survie sur le blog SAS12.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 20:20

J’ai eu l’honneur et le plaisir de passer plusieurs heures avec Monsieur Tim Holden le patron de la célèbre marque britannique ARKTIS. Je vais résumer sous le format classique de questions réponses ce qui a été une longue discussion à place d’une interview conventionnelle.

Tim Holden 01

SAS12 : Tim bonjour, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?

Tim Holden : Je suis le fil d’un pilote polonais qui a rejoint la RAF durant le second conflit mondial et qui a épousé une anglaise. J’ai passé de nombreuses années en Afrique du Sud où j’ai travaillé sur un bateau. Portant des vêtements de travail souvent peu adaptés, j’imaginais régulièrement des équipements plus fonctionnels. Je me suis donc orienté vers le métier du textile et voyagé en peu. Je suis rentré en Grande-Bretagne dans les années 80.

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SAS12 : Comment est née la société Arktis ?

Tim Holden : Arktis a été fondée en 1985 par un ancien officier des Royal Marines avec qui je me suis associé quelques années plus tard et dont j’ai pris la direction après son départ. L’entreprise est située à Exeter dans le Devon à proximité du Centre d’Entrainement Commando des Royal Marines. La société s’est développée en relation avec le programme d’équipement Soldier 95, nous travaillons donc historiquement avec les Forces Armées mais aussi avec les unités de Police.

affiche-Arktis.jpg

SAS12 : Que signifie le nom Arktis ?

Tim Holden : Le nom est un clin d’œil au stage qu’effectuent les Royal Marines en Norvège dans des conditions climatiques difficiles. Mais à titre personnel, j’aime une autre signification : (Tim cache de sa main les lettres T.I.S pour ne laisser apparent que le mot ARK) celle de l’Arche. Face aux éléments, Noé est en quelque sorte le premier survivant de notre Histoire.

SAS12 : Comment expliquer le succès de la marque en France ?

Tim Holden : A la fin des années 90, j’ai été un légionnaire parachutiste qui souhaitait équiper son groupe avec notre équipement. A la fin de son Carrière, ce légionnaire, Jess Plaiter, a crée la société MP-SEC France et nous travaillons depuis main dans la main pour développer notre gamme. Je pense en particulier au système modulaire AMS et le fameux Crossrig ainsi que la tenue URH et son camouflage Tundra que nous avons dessiné ensemble.

« En off : je peux ainsi dire que j’ai mis du rose sur un uniforme français. Rires »

tim-holden-02.jpg

SAS12 : Quels sont les produits dont vous êtes les plus fier ?

Tim Holden : Sans hésitation, notre gamme de smock. Je suis également très satisfait du travail sur les vêtements légers comme le rainshield ou le stowaway ainsi que sur nos sacs étanches.

SAS12 :Pouvez-vous nous parler de vos axes de travail et de vos projets ?

Tim Holden : Nous peaufinons actuellement un nouveau gilet de police d’une modularité incroyable adaptée à des gabarits aussi bien masculin que féminin. Notre bureau de Recherche et Développement axe son travail sur les fibres végétales comme le chanvre et la protection contre le feu.

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 00:00

Vous trouverez sur cette page nos petites productions réalisées par Koursk avec l'équipe.

 

Voici le "trailer" ou un avant-gout de notre vidéo de "propagande" tournée en 2011 :

 


teaser_22sas12
envoyé par koursk_22sas12. - Découvrez les dernières vidéos de sport.

 

 

Voici enfin notre clip de présentation intutilé "la colonne" tourné en 2011 :

 


SAS12 - La Colonne par koursk_22sas12

 

En espérant qu'il vous donne autant de plaisir à visionner que nous en avons eu à le réaliser.

 

Voici l'hommage sans prétention à l'excellent film Drive réalisé par Koursk qui nous permet de présenter notre jeep SAS :

 

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 20:46

Voici la review d'une mini-poignée RIS de la marque canadienne CADEX avec les astuces de CEDR pour gagner en ergonomie.

presento

La marque CADEX est inconnue du grand public, personnellement je n'en n'avais jamais entendu parler avant de l'avoir vu chez Terrang, et puis poussé par la curiosité je me suis laissé tenter.

Tout d'abord je tiens à préciser que j'utilisais jusque là un grip MAGPUL RVG qui n'était pas mal du tout, mais il lui manquait un petit quelque chose sans pour autant savoir quoi. Et puis lorsque j'ai reçu le CADEX j'ai compris, ce qu'il manquait c'était l'ergonomie.

Effectivement, bien que le magpul était assez pratique par son coté 'symétrique', à la prise en main je ne savais pas vraiment comment l'empoigner et puis au final je ne m'en servais que pour 'bloquer' ma main, au lieu de le tenir fermement.

Avec le CADEX je n'ai plus ce problème, car sa forme bien étudiée permet de l'utiliser aussi bien pour bloquer la main en tenant fermement le garde main RIS (ce que je préfère) que pour tenir le grip a pleine main.

Quelques photos pour mieux illustrer mes propos et ma position de main pour le tir.

Première position :

pos1a

pos1b

Deuxième position :

pos2a

pos2bx

pos2c

Le grip dispose d'un logement pour pile CR123 (une seule pile) qui est plutôt correct, personnellement j'y mettrai plutôt une petite connerie terrain, genre un petit tissu pour nettoyer l'optique ou quelque chose dans ce gout là.

pilem

Une fois passée la barrière de l'esthétique qui était à la base un vrai frein pour moi, on oublie vite le prix et le look tellement il s'avère efficace.

Mais là encore, point de perfection et il lui fallait bien un défaut et ce défaut je l'ai trouvé, le grip est trop 'lisse' et je n'avais pas de bonne 'sensation' avec ce plastique trop lisse.

 

Comment améliorer l'accroche ?

Comme je n'éprouve aucune honte à 'massacrer' du matos, aussi bon soit il je me suis saisi de mon fer à souder et j'ai effectué des petites 'pointes' à tous les endroits de 'grip' pour éviter ce glissement.

Avant :

neutre

Après :

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Apres ébavurage des quelques bouts de plastique rebelles, je l'essaye et là, RIEN.

Rien à redire, un semblant de perfection, un mirage ? Au jour d'aujourd'hui j'en suis très fier, c'est un tres bon produit qui malheureusement de part son prix et son look singulier peine à trouver client.

C'est donc pour ça que je me devais de lui rendre justice, n'ayez crainte, et lancez vous ! J'ai déjà convaincu mon entourage, peut être vous aussi ?

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view4

Pour finir, quelques photos en exterieur.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 16:53

Nous vous faisons partager les heureux évênements du groupe depuis sa création en 2004.

02 janvier 2006: Naissance de Colleen, la petite fille de Maxime aka Tyler.


29 décembre 2007 : Mariage de Nicolas aka Koursk

mariagekourskzy3-copie-1.jpg

 

28 Juillet 2009 :Disparition de Pousse-cailloux



Nous pleurons la perte d'un ami et d'un frère d'arme; un compagnon, un pilier de notre édifice s'en est allé. Sa disparition est aussi lourde que notre peine.
Nous avions rencontré Nicolas par le biais d'internet et les liens se sont très vite tissés. De par sa gouaille, ses bons mots, sa gentillesse, son savoir-faire et sa passion, il est devenu incontournable.

Il était une référence dans bien des domaines qui font les mailles de notre passion commune.
Avec le temps, nous avons découvert, en plus d'un ancien soldat d'élite d'un régiment qui fait la fierté des ses pairs, un homme soucieux de la vie de son prochain.
Du métier des armes, il est passé à celui de sauveteur, par conviction profonde, nous le savions. Il a changé d'uniforme, mais pas de convictions. Servir, encore et toujours, avec force et dévotion.
Il était le premier à nous encourager, à nous pousser à nous battre et à contrer les coups-bàs de l'existence, et en cela, il vivra en nous.

Le Phasme

 

Aout 2009 : Repas des 5 ans du SAS12

Il y a cinq ans par une belle nuit de fin d'été on réalisait notre première sortie.
Que de souvenirs depuis : des premières parties d'airsoft scénarisé aux opérations de Soleil, des marches sous la neige à la Hollande en passant par Bruxelles, Paris et le formidable week-end avec Duncan Falconer,les rencontres surtout, des amis et des camarades.
La photo souvenir :
repas-5ans-black.JPG
Ayen, Ménator, Koursk, Smith et Frog
Tyler n'est pas sur la photo, pour respecter la tradition il est arrivé en retard et il est parti tôt.
On refait la même l'année prochaine dans la verte avec les rations Alliot-Marie

 

Aout 2010 : Repas des 6 ans du SAS12

Comme c'est la tradition, nous avons organisé notre repas anniversaire pour fêter les six ans de l'équipe.

Nous n'avons pas invité cette année les Anciens car l'objectif était de regarder résolument vers l'avenir.

Point de vieilles anecdotes donc car nous avons planifié les quatre prochaines sorties mensuelles et défini les grandes lignes du programme.

De gauche à droite en mode HEAT : Ayen, Koursk, Ménator, Frog et Vince.

repas 6ansblack

 

Février 2011 : Départ de Vince pour les antipodes.

34-in-OZ.jpg

On souhaite tous le meilleur à notre ami pour sa nouvelle vie en Australie.

Saches que l'on garde ton indicatif et qu'il y aura toujours des tripoux pour toi au fond d'un sac à dos.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 20:41

Après quelques années passées sur ce blog je me suis enfin décidé à quitter mon ensemble Arktis CE pour une tenue en DPM. Je ne débâterai pas ici de l’efficacité de tel ou tel camo (arrangez vous avec mon ami le Phasme) mais je veux simplement vous faire un retour sur mon dernier investissement.

 

tacgear1.JPG

Habitué au luxe de la célèbre marque anglaise il m’a été difficile de choisir un nouvel ensemble. Mon fournisseur habituel n’ayant pas de stock en DPM j’ai choisi de tester le TAC GEAR. Après des recherches sur internet pour comparer et regarder la veste et le pantalon sous toutes ces coutures je me suis dirigé vers Le Bivouac à Lyon. J’ai pu essayer (à mon âge je ne suis pas adepte de la VPC pour les vêtements) le pantalon et la veste, toucher et explorer les poches….qui sont nombreuses et bien étudiées. L’ensemble respire la qualité et est fabriqué en Europe.

tacgear2.JPG

 

Les vestes guérilla sont toujours bien pourvues en poches, zips et accès je ne vais pas tous vous les décrire mais vous pourrez vous faire une idée sur les 2 liens suivants :

 

J’ai pu tester l’ensemble ce week end lors d’une sortie drill et j’ai pu apprécier la solidité de l’ensemble, les protections aux coudes mais surtout aux genoux qui amortissent bien les mises au sol sans être pour autant gênantes à porter comme le sont les genouillères externes. Le pantalon fait solide. Le petit guêtron intégré est très sympa mais aurait mérité d’être dans une matière « étanche » ou tout du moins imperméable. Les poches cargos se remplissent facilement ; en fait la gauche puisque la droite reste plaqué par mon holster….Les passants de ceinture sont nombreux et le pantalon se tient vraiment bien...

 

tacgear3.JPG

Pour la veste : ma poches préférées reste la gibecière extérieure qui est grande et possède plusieurs accès, j’ai l’habitude d’y glisser mon poncho. Opération réussie : sans effort. Je regrette par contre l’absence de gibecière intérieure, il a 2 poches « filets » non fermées à la place que je n’utiliserai pas (mais il faut dire que ma smock Arktis avait été modifiée par un expert et en possédait une, avec 4 boutons canadiens). Je devrai juste répartir le petit matériel qui s’y trouvait ailleurs. La place de manque pas. Même bien chargée la veste reste très confortable et ne tire pas « trop ». Pour éviter justement que la veste « tire » vers le bas je ne mets pas mes gourdes dans les poches de hanches, c’est déjà suffisamment lourd sans ça… Les poches sont fermées par 2 boutons au lieu d’un, on verra à l’usage avec les gants mais cela devrait le faire quand même. Il y a des poches derrière les poches et même deux poches repose main derrière les poches de poitrine. Etant d’une génération qui a appris à ne pas mettre les mains dans les poches en tenue je ne sais pas si je vais les utiliser ….l’usage nous le dira.  Pour info : les poches intérieures sont toutes en filet et là encore nombreuses.

Il y a de grands velcro sur les manches qui sont d’origine recouvert de tissus DPM très très rigide, je pense que je laisserai les velcros apparents quitte à y coller quelques patches un peu mytho…

 

Je reviens sur les genouillères et les coudières qui sont d’origine garnies de mousse confortable.

 

En conclusion : cette tenue est moins chère que du Arktis (elle n’est pas donnée quand même !!!) mais respire la solidité, est très bien conçu, possède plein d’astuces partout. Je vais la tester sur une opé un peu plus pêchue en février mais je suis d’ores et déjà certain d’avoir trouvé un ensemble fonctionnel et de qualité….affaire à suivre !

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 23:03

Comme tout ce qui suscite de grandes attentes, parfois nous sommes déçus par le résultat. C’est mon cas pour le film « Les chemins de la liberté ».

Beaucoup d’attente pourquoi ?

Tout d’abord parce qu’il s’agit de l’adaptation du fabuleux livre de Slamovir Rawicz« A marche forcée », un témoignage exceptionnel sur les évadés du goulag.

Deuxièmement parce que cette adaptation est dirigé par un de mes réalisateurs favoris, monsieur Peter Weir, franchement on ne pouvait rêver mieux que lui pour filmer les épreuves de ces hommes après sa parfaite adaptation de l’œuvre de Patrick O’brian !

LES-CH-1.JPG

Peter Weir a réalisé quelque chose d’intelligent, au lieu de soulever la polémique en adapté directement le livre dont la véracité a été régulièrement remise en question, il s’est librement inspiré de ce témoignage en dépeignant un groupe de prisonniers s’échappant du goulag et suivant l’Axe du Loup. Je reprends le titre du livre exceptionnel de Sylvain Tesson qui, marchant sur les pas de Rawicz, a trouvé des témoignages du passage de plusieurs évadés. S’il n’a pu apporter la preuve de la véracité de « A marche forée », il a prouvé que des prisonniers s’étaient évadés durant le siècle rouge et avaient marché dans ces zones hostiles.

Maintenant c’est là où à mes yeux le bât blesse, le scénario est bancal, il marche une fois sur la transcription du témoignage et l’autre fois dans la fantaisie. J’aurai préféré une adaptation rigoureuse ou à l’inverse un scénario plus original inspiré des évadés du Goulag mais je suis déçu pour le mélange des deux.

Seconde critique : les décors.

Quand on affiche le parrainage du National Geographic dans le générique et que dans le passé on a réussi à tourner dans des lieux aussi exceptionnels que l’Ile des Galápagos (une première) pour le chef d’œuvre Master and Commander, on ne nous vend pas le Bulgarie et le Maroc, des lieux de tournages classiques. J’aurai vraiment voulu admirer sur grand écran le Baïkal et le désert de Gobi.

Les images sont belles mais il manque une musique qu’on aimerait écouter dans sa voiture en roulant dans la Vallée du Tarn. La bande son manque d’originalité et de souffle épique.

Au final, seuls les acteurs tirent leur épingle du jeu, Jim Sturgess est rafraichissant et traduit parfaitement 60 ans de souffrance polonaise. Ed Harris et Colin Farrell s’en sortent très bien comme souvent avec eux.  

Au final, je pense que ce film donnera envie de lire le chef d’œuvre de Rawicz à certain, personnellement je m’en vais revoir Master and Commander.

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 19:30

Si vous souvenez bien, l'été dernier je publiais un test du camouflage Multicam en milieu forestier tempéré. Je n'avais alors qu'une veste et qu'un boonie pour tester ce camo et, ne pouvant lui permettre de courir la campagne cul nu, j'avais équipé mon modèle de l'excellent pantalon de combat Arktis en coloris Tan.

Je déplorais alors moi-même cette carence en pantalon et, malgré quelques attaques de pisse-vinaigre qui n'avaient point supporté cet odieux panachage, je résistais encore pour quelques longues semaines à l'acquisition d'un pantalon en Multicam.

Mais un jour, allez savoir pourquoi, probablement poussé au séant par quelque divinité du camouflage, et par mon incorrigible nature de bestiole low profile, je me décidai à lorgner du côté de chez Swan, tout excité par la découverte (sur un site US) du nouveau pantalon TDU de chez 5.11 en camo Multicam, de chez Crye Precision.

Du côté de chez Swan, pour moi, c'est du côté d'Auterive, chez Terrang.

"Who dares wins", comme disait l'Autre (et quel Autre!), je me décide à bigophoner à mon paradis terrestre pour voir si, au cas où, on ne sait jamais, quelque chose de nouveau, qui n'apparaît pas sur le catalogue 5.11 France, ne trônerait pas sur une étagère, n'attendant que mes modestes papattes à enfiler…

Si je déteste le Père Noël, j'avoue que là, j'ai bien failli lui faire livrer son poids en vin, en retour. Oui, Terrang me trouve un TDU 5.11 Multicam tout beau tout propre en taille insecte!!!

Deux jours plus tard, me voilà dedans, me caressant déjà les cuisses comme une jouvencelle qui attend les soldes. Quelques semaines plus tard, voilà la review de ce pantalon, après un test viril dans la Verte, c'est-à-dire, du crapahut photo et de la rando alpine.

TDU 1

Voilà la vue d'ensemble de la "bête" (parce que ce futal mérite bien ce surnom).

Le Tactical Duty Uniform est un classique de chez 5.11, qui se destine plutôt à tout ce que la Nature a pu produire de costauds et de golgoths passionnés par les clefs de bras et les abattages de portes… On le trouvait jusqu'à présent dans des coloris classiques, comme le vert, le beige, le bleu marine ou le noir. Mais là, dans le contexte actuel qui veut que les gens se tirent dessus dans les pays où il y a du sable et de la caillasse, il fallait bien s'adapter à la demande, sachant que la plupart des demandes proviennent soit d'agences fédérales, soit des Forces Spéciales, soit des Contractors.

Tout le monde veut du MCam, tout le monde essaye d'en produire (s'il a les soussous qui vont avec la licence) et du coup, on en mange au petit déjeuner.

Et Dan Costa, le boss de 5.11, dans la mansuétude qui est la sienne, a dû penser que le monde n'est pas constitué que de tas de muscles nourris aux hamburgers. Il s'est même souvenu que les maigrichons peuvent aussi parcourir la campagne.

Le TDU est dispo à partir de la taille 28", avec une longueur d'entre-jambes minimum de 30", jusqu'aux tailles improbables, qu'on ne croise jamais hors du Pizza Hut de Camp Pendleton.

 

Détaillons la bêête :

Le camouflage: c'est bien du Multicam home made, authentifié par le logo bicolore en tissu qui a fait sauter bon nombre de braguettes chez les jeunes airsofteurs il y a quelques années. La dominante est plutôt marron, ce qui est plus "universel", comparé à la dominante verte de ma veste Propper.

La coupe: nous sommes d'accords pour dire que l'apparence n'est pas la priorité au combat. Mais là, on n'est pas en présence d'un BDU-sac à patates. La coupe est vraiment belle et tombe très bien; je dirais sans exagérer, que le TDU est un peu le jeans 501 du pantalon de combat. Ces dames apprécient la coupe de ce pantalon autant qu'elles se foutent de son motif de camouflage… Allez, les gars, on bombe torse, on sort les fesses (et on n'oublie pas au passage de respirer sous son Paraclete). Pour résumer, la coupe est militaire, alors que les Tactical 5.11 peuvent être portés dans le civil sans connotation.

TDU 2

Le tissu: j'ignore si le concepteur du TDU a vécu une enfance dans un milieu dominé par les mites ou s'il fut victime de la vengeance d'un porc-épic en rut, toujours est-il que le tissu est un véritable rempart.

J'évolue la moitié de mon temps dans le milieu méditerranéen, qui un véritable musée de tout ce qui peut meurtrir la peau d'un être humain: plantes piquantes, murs de ronces impénétrables, buissons succulents inflexibles, pierres effilées, et bien sûr, vipères aspics et tiques. Bon, si je n'ai pas été en mesure de demander son avis à une vipère, je peux affirmer que ce pantalon affronte sans problème les avatars du terrain (pas les bleus, en revanche). On ne sent pas grand-chose, à vrai dire, dans cet épais polycoton.

Il s'agit d'un tissu souple, silencieux, qui est vraiment solide, le plus solide que je possède, juste devant le (plus) léger tissu d'Arktis. De mémoire, seul mon vieux pantalon marron-roux de l'armée hollandaise atteignait ce niveau de solidité.

Ici, nous sommes dans une proportion 65 polyester pour 35 coton (50/50 chez Arktis) avec une traitement Téflon. Le pantalon est très épais, très résistant et n'a pas le même cahier des charges qu'un pantalon comme le C111 d'Arktis.

Le TDU se destine aux patrouilles de 48h maximum, à pied ou en véhicule, et aux actions de force de courte durée, où il vaut mieux porter une peau de sanglier qu'un voile de jeune mariée. En passant la main sur le tissu, le toucher ne diffère guère du Taclite, mais l'épaisseur est tout autre. On est sur du 210 g/m², pas sur du 174. L'épaisseur est plus un atout qu'un inconvénient (même s'il fait chaud), surtout si on évolue dans un milieu aride où les rochers et les plantes piquantes sont rois…

A ce sujet, le fessier et les genoux sont renforcés, ce qui est fort appréciable. Des emplacements internes sont prévus pour les genouillères 5.11. Enfin, même si je j'ai ai ôtés (parce que je ne porte pas de bottes de combat), des lacets de serrage (col.coyote) sont présents aux chevilles.

TDU 3

Le confort: le TDU n'a pas le gousset d'entrejambe du Taclite, parce qu'il s'agit d'une coupe plus serrée. En intervention, pour des tas de raisons techniques (flammes, accrochages, saisie par l'adversaire…), mieux vaut avoir un pantalon près du corps. L'entrejambe est un peu plus haut mais ça ne vaut pas dire pour autant que les bonbons collent au sachet. Je l'ai testé en rando, il n' y a pas de souci d'échauffement ou de compression.

Malgré son épaisseur, le pantalon est étonnamment confortable et agréable à la peau.

Mais le fin du fin sur le TDU, c'est le confort à la taille. On le doit à la ceinture interne, auto-ajustable à la morphologie de celui qui le porte. Merci encore au créateur qui a pensé que les hommes bedonnent à partir de 30 ans… La taille du pantalon fluctue grâce à l'élastique, offrant le confort d'un jogging, sans son côté moche.

Il est bien ajusté, vous permettant de vous passer de la TDU Belt dédiée, si vous le portez pour le loisir, sans les 15 kg de matos qui pèsent au-dessus de la ceinture. Le pantalon se ferme comme les autres 5.11, par un bouton pression et une braguette zippée.

On voit ici l'intérieur de la ceinture élastique, au repos.

TDU 4

Et ici, la ceinture vue de l'extérieur, étirée à son maximum. On vous autorisera donc à abuser des crêpes au Nutella avant de partir en mission.

TDU 5

Les poches: un pantalon tactique sans poche, c'est un peu comme un épisode de Derrick sans sieste.

Niveau poches, c'est du classique, mais du classique de chez 5.11. Et ça, tout le monde en saisit la nuance.

Le TDU compte 6 poches, si l'on élude les poches pour genouillères. Je ne détaillerai évidemment pas les 2 poches revolvers.

Les 2 poches cargo de cuisse:

TDU 6

Traditionnelles poches à soufflet, elles n'ont jamais aussi bien porté leur nom. Pour des poches de pantalon, elles sont immenses.

Elles se ferment par deux velcros sous rabat. Ces deux velcros, un peu petits pour la capacité des poches, sont pour moi la seule faiblesse de ce pantalon. A pleine capacité, les poches exercent une pression un peu élevée pour ces petits velcros.

Le TDU est conçu pour l'action rapide; des boutons ou un zip serait peut-être un frein, d'autant plus que ces poches sont chacune prévues pour accueillir deux chargeurs de fusil d'assaut. Les velcros ont donc ici toute leur place, mais je conseillerais de les modifier par des modèles plus larges, de la largeur du rabat, par exemple.

Comme dirait l'ami Rob1, notre Maître Capello des Forces Spéciales, "les velcros font partie du consommable", et il serait bête de ne pas dépenser quelques euros de plus pour compenser la seule petite faiblesse de cet excellent pantalon.

Et, lors de mon test, les poches étaient vraiment bourrées à craquer, et malmenées régulièrement par mes activités de photographe et la végétation…

TDU 7

L'intérieur des poches cargo est divisé en 3 compartiments: 2 compartiments égaux, plaqués côté jambe, et un compartiment principal côté externe.

A l'origine, les deux compartiments à chargeurs sont conçus pour accueillir le chargeur standard du M16/M4. Ce dernier y rentre donc à l'aise, avec un léger débattement latéral et dépasse bien afin d'être saisi rapidement.

TDU 8

Les chargeurs de M4 apparaissant sur la photo sont à l'échelle, même s'ils sont des répliques airsoft.

TDU 9

Sur cette photo, vous pourrez aisément reconnaître un chargeur d'AK 47(réplique), qui rentre lui aussi dans un compartiment à chargeur. On n'en rentre pas deux, par contre, sauf si on le laisse "flottant" dans le reste de la poche. Mais bon, il existe des gilets pour ça.

Les poches de cuisse accueillent donc en tout 4 chargeurs de M4 ou 2 chargeurs d'AK, et il est conseillé, dans ces configurations, de ne rien rajouter d'autre de lourd dans ces poches. En général, porter trop de poids dans des poches de cuisses compromet le low profile, rend la course fastidieuse et la position assise inconfortable. Les chargeurs pour fusil d'assaut étant de préférence contenus dans les gilets de combat, les compartiments des poches de cuisses sont à réserver pour un ou deux chargeurs de secours (un par cuisse).

Cependant, en utilisation civile ou mixte, les compartiments sont très utiles pour "fixer" du petit matos ou quelques bricoles en tous genres: GPS, compact photo, barres de céréales, gants tactiques, carte, tool, couteau pliant, etc.

Les poches arrières:

TDU 10 

Elles aussi classiques, de coupe droite, contrairement aux poches "biseautées" des pantalons "Tactical" classiques de la même marque. Fermeture par rabat à deux velcros; c'est pratique et confortable pour les fessiers, car ça ne génère pas d'épaisseur.

Les poches arrière n'étant en général pas peu sollicitées lors de l'action, elles ne sont pas de grande dimension. Celles-ci ont une profondeur de 17 cm et la largeur d'une main, ce qui est bien suffisant.

 

En conclusion:

Le TDU de 5.11 est le quatrième type de pantalon que je possède, avec le C111 d'Arktis, les Cargo et Taclite de 5.11.

Le TDU est le modèle le plus épais, dont la solidité dépasse probablement celle du C111.

Mais ces deux pantalons n'ont pas la même utilisation.

Si le C111 est un pantalon de combat et de campagne sur le terrain, car il est très solide, déperlant et rapide à sécher, le TDU est un pantalon d'intervention et de patrouille mixte (pied/véhicule) destiné à relever sans aucun problème tous les défis du combat de basse et moyenne intensité et ceux des missions rapides et violentes.

Le TDU en camouflage Multicam de chez 5.11 est un pari réussi (un de plus) pour la firme US. Il conviendra parfaitement à tous ceux qui recherchent une seconde peau, une peau de sanglier, prête à encaisser sans broncher tout ce que peut réserver le terrain. J'aurais du mal à m'en passer dans la végétation méditerranéenne; ceux qui savent de quoi je parle ne me contrediront pas. Certains endroits n'ont rien à envier à la jungle.

Un pantalon taillé pour les actions intenses, les milieux très difficiles et "blessants" et les patrouilles mixtes jusqu'à 48h.

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