LE MILSIM SELON ATHOS
Un jour Romain (le célèbre Captain Tonton Ryan de FA) m’a dit « ce que tu fais papa avec tes copains depuis des années c’est du Milsim… »
Mais c’est quoi du « Milsim » ? A vrai dire je n’en sais rien mais puisqu’il faut s’approprier le terme autant expliquer ce que l’on fait et voir après si la définition « colle » (comme les draps de Romain le dimanche matin).
Ma petite meute se retrouve un week end complet par mois pour faire des sorties dans la verte en ambiance mili tendance FS.
Romain : « C’est quoi une ambiance mili tendance FS ? »
Athos : « Le mili c’est pour les tenues et équipements car il est clair qu’avec nos bottes de saut, nos treillis Cam, nos gilets d’assaut, nos gueules de porte bonheur et nos flingues à billes on ne s’équipe pas pour un pique nique champêtre. Et il y a l’ambiance, le gout de l’effort, l’amitié virile et l’amour du terrain, de la verte comme on dit. »
Romain : « tendance FS ? »
Athos : « c’est plus pour le coté sans caporalisme et surtout l’autodiscipline. Je m’explique on prohibe les ordres et les actions inutiles, nous nous entrainons (drills) de façon à ce que chacun ait sa place dans le groupe ou l’équipe et sache ce qu’il a à faire et pourquoi. Il est plus facile de diriger des gars qui connaissent le job et qui savent où ils doivent se placer lors d’une progression que d’avoir à jouer au caporal « chef d’équipe » qui place ces pax et passe et repasse derrière eux en permanence. On l’a fait et on l’a tous vécu pendant nos classes, donc on pense savoir quoi faire sur le terrain. »
Romain : « Pendant vos classes ? Vous êtes tous des militaires ou d’anciens militaires ? »
Athos : « Tu connais bien le passé ou le présent de chacun dans le groupe, mais pour te faire un résumé publiable la plupart des cadres et piliers du groupe (ceux de plus de 35ans) ont fait au minimum leur Service National donc ils ont fait leurs Classes. Pour paraphraser les héros des films que tu regardes en boucle : on a vidé quelques chargeurs et quitté des avions en plein vol en parfait état de marche et qui auraient pu se poser avec nous à bord…. »
Romain : « et au maximum ? »
Athos : « Là tu deviens indiscret mais sache que quelques Régiments prestigieux d’hier et d’aujourd‘hui ont jalonnés le parcours de certains d’entre nous…. »
Romain : « Tu ne m’en dira pas plus ? »
Athos : « Allez un petit scoop l’un des cadres du groupe a été garde au drapeau de son régiment où il sert en tant que réserviste lors d’un défilé du 14 juillet dernier…..»
Romain : « on revient sur le Milsim ? »
Athos : « c’est pour cela que l’on est là, non ? Je n’aime pas les étiquettes donc Milsim ou pas quelle importance ? Je recadre la discussion. Chez nous il n’y a pas que des vieux il y a aussi la nouvelle génération dont tu es le premier représentant. »
Romain : « Donc vous recrutez de nouveau équipiers ? »
Athos : « Non, mais la porte est toujours ouverte. Dans un sens comme dans l’autre. Si quelqu’un n’est pas content il s’en va. Si quelqu’un ne correspond pas ou plus à l’éthique du groupe : il s’en va. C’est simple. Si quelqu’un nous plait on le contacte, on le jauge et on le teste sur le terrain. S’il correspond à notre vision saine de nos activités, on le prend un an à l’essai et au bout d’une douzaine de sorties il passera son Raid Béret et deviendra s’il a été bon : un « équipier » »
Romain : Comment ne pas virer dans le para militaire ? »
Athos : « je l’attendais plus tôt celle là. Dans un groupe para militaire et crois moi que depuis 1985 on en a rencontré, il y a une hiérarchie très marquée (ex : un ex caporal qui sa fait appelé mon capitaine et se fait saluer) et non légitime. Il y a une volonté d’uniformité (tout le monde habillé et équipé pareil), ce qui n’est pas le cas de nos top models Arktis ou autre que l’on a dans le groupe. Il y a un but souvent non avouable (au service du plaisir et de la valorisation des cadres ou d’idées.) très souvent politisé aux extrêmes…. »
Romain : « Vous n’êtes pas politisés ? »
Athos : « Est-ce que je t’ai demandé pour qui tu votes ? On s’en fiche cela n’a pas d’importance. C’est pour cela que notre groupe existe depuis si longtemps car chacun a sa vie, ses idées et ses problèmes du quotidien chez lui et lors des sorties il est à 100% OPS pour le groupe cela nous permets de nous évader, de nous retrouver et d’en chier ensemble.»
Romain : « Le Milsim c’est un jeu à base d’Airsoft ? »
Athos : « Je ne suis pas propriétaire de ce terme. On fait des sorties mili ambiance FS, comme je te l’ai dit plus haut. Donc les sorties sont essentiellement basées sur du terrain, du crapahut, de l’orientation, de l’approche, de la « vie en campagne » et effectivement on le fait avec un ASG. Nous on dit un flingue à bille, un aspirateur ou tout simplement un fusil, un PM ou un PA. Le mot de « réplique » ou de « lanceur » est hypocrite. Pour un lanceur de paint-ball en aluminium avec une bonbonne de gaz qui dépasse d’accord (cela ne ressemble à rien !) mais un M4 RIS CQB machin chose qui ressemble au vrai comme deux gouttes d’eau, ce n’est pas un lanceur c’est un flingue. Et il faut s’en servir, le manipuler et driller comme avec un vrai. C’est une question d’éthique et de sécurité, car on passe des heures avec, donc on acquiert des automatismes, des reflexes et de la mémoire musculaire .… De plus quand on vous emmène tirer avec des vrais au stand de tir je n’ai pas envie de prendre une balle dans le dos ou dans le plafond parce qu’un djeuns me montrera son index en disant de sa voix la plus virile « ma sécurité c’est ça…. ». On applique en permanence les 4 règles de sécurité de l’ISTC. Et pour l’équipe de Hannibal on dort avec son flingue dans le duvet autrement il disparait….
Je vais revenir sur notre conception des ASG. Si on fait du Milsim comme la définition plus haut. Il faut que l’on soit interopérable donc on utilise les mêmes flingues dans le groupe : M4 et MP5 quels que soient les modèles et en back up des Glock »
Romain : « Pourquoi ? »
Athos : « Pour pouvoir se passer des chargeurs en cas de problème car on n’utilise que des chargeurs de 30 coups (comme en vrai). Chaque pax part en moyenne avec 10 chargeurs approvisionnés (pas de billes en vrac) et 2 à 3 chargeurs de Glock. C’est dès ce point là que l’on rompt avec la vision du Milsim de l’Airsoft »
Romain : « Pour rester dans la rupture peux-tu expliquer comment on règle les touches en cas de combat ? »
Athos : « Là aussi on essaie de faire dans le réaliste et l’airsofteur pur et dur ne se retrouvera pas. Attention je ne critique pas les rencontres paint- ball et Airsoft. J’aimerai avoir le temps d’en faire car c’est rigolo, mais les combats ne sont pas réalistes dans le sens pur du terme :
- Le buisson qui stoppe une rafale de Minimi
- des bidouilleurs de flingues qui tirent des rafales de plusieurs centaines de billes debout mais hors de portée de riposte par un boostage intempestif de leurs aspirateurs
- la mauvaise fois
- les medics qui réveillent les « morts »
- les chargeurs HICAP
- la taille des terrains
- le fait de « sacrifier » des pax pour voir d’où les « autres » tirent
- etc.…
Et j’en oublie.
Je sais que c’est un « jeu » et se faire sortir dans les premières heures d’un week end de 72 heures est frustrant mais…on a trouvé une parade. Avec des règles d’engagement réalistes mais non frustrantes (si tu t’es fait touché, c’est que tu as fait une connerie donc paies le un peu, la prochaine fois tu réfléchiras plus et mieux. Autre avantage de l’AIRSOFT c’est que l’on peut rejouer quand on a été « tué », en vrai cela ne marche pas !) Avec les règles de touches suivantes :
- Touche tête/tronc= out pour la durée de l’engagement en cours
- 1° touche bras : immobilisé sur place mais peut parler et se mettre à couvert= durée idem
- 1° touche jambe : immobilisé sur place, peut parler et éventuellement tirer = durée idem
- 2° touche membre=out
- Touche arme= on prend le back up ou l’arme d’un mort (l’intérêt des chargeurs compatibles, non ?)
Chez nous les engagements sont très courts et peu nombreux (exemple 0508 : 72h de terrain pour une action de 60 secondes…mais quelle action n’est-ce pas Ménator ?)
On ne gueule pas « touché » si on est touché, on reste sur place afin de mettre un peu de pression à tout le monde : AMI: on n’abandonne pas un mort ou un blessé et NMI est-il vraiment touché….Je vous promets que cela fait monter l’adrénaline.
Romain : « Il ya des missions à chaque sortie ? »
Athos : « Non, un week end de drills pour 2 week en end de « missions » »
Romain : Quels types des missions ?
Athos : « Beaucoup de reconnaissances qui démarrent souvent par un largage en Blind sur ou hors de la carte. Puis des missions de recherche et destruction (destruction = pose d’un cialume sur un pont ou un transfo EDF etc.…). Escorte de VIP, observation d’un site occupé par la log ou une autre équipe. Voire les retex de 0508 et 0509. »
Romain : Pour les drills ?
Athos : « Savoir :
1. se déplacer
2. communiquer
3. s’orienter
4. monter des bivouacs conforts ou tactiques
5. se servir de son matériel
6. se camoufler (LE PHASME est attendu pour un stage…)
7. se servir de ses armes à billes
8. observer
9. travailler l’interopérabilité avec des groupes amis tels que les SAS12
10. permettre aux chefs d’équipe de prendre leurs pax en main
11. etc. »
CONCLUSION :
Est-ce que l’on fait du MILSIM ?
Est-ce que le fait que nos sorties puissent être qualifiées avec un terme ou pas a de l’importance ?
En tout cas on s’éclate depuis 1985, et je pense que c’est le cas de tous les membres du groupe dont les âges vont de 20 à 44 ans. Nos jeunes se moquaient au début de nos âges vénérables mais Papy Flingueurs ou pas on a encore la caisse…..du souffle et on tire vite et droit.
Si certain d’entre vous sont dans la même optique on est prêt à partager du temps mais pas d’adaptation on ne se déplace que dans nos cadres de sorties et de missions après échanges fructueux et reconnaissance des zones.
Cela répond à ta question Fiston ?