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Présentations

Le 22SAS12 est un groupe de reconstitution de Parachutiste SAS Français Libre et du 22eme régiment SAS anglais. Ce blog présente notre approche particulière de la reconstitution mais il s'adresse aussi à tous les passionnés des SAS. Nous parlons des opérations, des équipements mais aussi de littérature, de cinéma et de l'actualité. Crée en 2006, ce blog est devenu la première source francophone sur le "Regiment" !   
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22SAS12 is a group reenacting WW2 era Free French SAS paratroopers and the modern 22 SAS. This blog presents our particular approach of the reenactment but is also aimed at all people passionate about the SAS. We talk about operations, equipment but also about literature, cinema and the current events. Created in 2006, this blog has become the premier French-speaking source on the "Regiment" !

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 10:08

Dans cette rubrique TECHNIQUE, vous y trouverez des infos pour l'entretien du matériel, l'organisation d'un kit et les bons plans à partager.
Nous vous invitons à partager vos expériences et à réagir en commentant les articles. Nous pourrons ainsi comparer et améliorer les trucs et astuces du collectionneurs amateurs. Vous pouvez nous envoyer votre propre fiche technique sur sas12@hotmail.fr .


 Pour une tenue para SAS français libre 1942-1945 :


- Comment mettre des bandes molletières : une façon parmi tant d'autres

- Lavage et entretien d'une Denison Smock : les répliques de ces vestes camouflées n'aiment pas nos moyens de lavage moderne.

- Le guide du blancotage malin : opération qui consiste à uniformiser ou changer les couleurs de l'équipemement du Tommy.

- Vieillir une réplique d'arme : comment donner une touche de réalisme à des armes factices.

- Assouplir du cuir : ou comment avoir moins mal au pied en portant de vieux brodequins.

 

-Entretenir lunettes motard : comment redonner vie à de la vieille mousse de protection.

Pour une tenue des troupes spéciales britannique actuelle :

- Comment organiser sa "smock" : Tu survies avec tes poches.

- Comment organiser un gilet de combat : Tu combats avec ton gilet.

- Comment organiser un sac : Tu vis avec ton sac.

 

Autres exemples :

 

- Gilet modulaire et smock : une autre configuration.

 

- Configuration LRRP : voyagez léger.

 

- Modifier un gilet de combat : rendre modulaire ce qui ne l'est pas.

 

-Fabriquer porte accessoire kidex : faire du custom sur mesure pas cher.

 

-Customiser sa poignée tactique : travail simple pour un meilleur grip.

 

Les kits spéciaux :

- Kit bivouac : pour bien récupérer (à venir)

- Kit de camouflage individuel : avec camouflage facial règlementaire britannique.

- Kit d'orientation : pour chercher la mousse sur les arbres.

- Kit de premier secours : on ne rigole pas avec les choses sérieuses.

 

Le camouflage :


- F.F.O.M.E.C.B.L.O.T. : les bases du camouflage militaire.

-Origine, histoire et évoluation de la Guillie-Suit : Pour craner à la machine à café.

- Fabriquer une "guillie suit" : je suis une pierre... 

- Tir de précision et Milsim : Est-ce possible ?

- Peindre un airsoftgun : façon peinture temporaire avec un vieillisement.


- Assombrir du DPM desert : facile, sans odeur.

- Comparatif DPM / Multicam : étude sur l'efficacité de ses deux camouflages.

 

- Test du Multicam : réalisé en milieu forestier.

- Dossier combat rapproché : les méthodes de combat employées par les forces spéciales.

- Systema : Art martial russe.

- Dossier "low profile" : la tenue basse visibilité

 

-La photographie tactique : conseils pour prendre des photos sur le terrain.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 20:00

technique-0247.JPGRouler en jeep SAS sans pare-brise n’est pas chose facile sans une bonne paire de lunettes. A l’époque, les Anciens utilisaient le modèle britannique mais on trouve aussi sur les photos d’époque le modèle français pour motocycliste.

Ce modèle a été fabriqué encore après guerre sans changer, il est donc facile à trouver aux puces ou en bourse (comptez une quinzaine d’euros). Hélas il arrive parfois que la mousse de protection soit dégradée par le temps. Elle est sèche, fêlée et menace de se découdre.

 

Voici une solution simple et efficace pour redonner une deuxième à vos lunettes de motards et vous éviter une conjonctivite.

technique-0248.JPG

Il suffit simplement d’enduire la mousse de lotion hydratante type crème Nivea. Ne lésinez pas sur la quantité, massez afin de bien faire pénétrer la crème et renouveler l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que la mousse redevienne souple.

Vous pouvez utiliser la crème pour assouplir les cuirs comme la jugulaire du casque.

technique-0249.JPG

Les mousses sont aujourd'hui bien souple, j'ai passé un produit anti-bué à l'intérieur. Je vais simplement rajouter un filet à mon casque afin de fixer le bandeau à l'intérieur et d'éviter de perdre mes lunettes en les manipulant tout en roulant.

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 20:46

Voici la review d'une mini-poignée RIS de la marque canadienne CADEX avec les astuces de CEDR pour gagner en ergonomie.

presento

La marque CADEX est inconnue du grand public, personnellement je n'en n'avais jamais entendu parler avant de l'avoir vu chez Terrang, et puis poussé par la curiosité je me suis laissé tenter.

Tout d'abord je tiens à préciser que j'utilisais jusque là un grip MAGPUL RVG qui n'était pas mal du tout, mais il lui manquait un petit quelque chose sans pour autant savoir quoi. Et puis lorsque j'ai reçu le CADEX j'ai compris, ce qu'il manquait c'était l'ergonomie.

Effectivement, bien que le magpul était assez pratique par son coté 'symétrique', à la prise en main je ne savais pas vraiment comment l'empoigner et puis au final je ne m'en servais que pour 'bloquer' ma main, au lieu de le tenir fermement.

Avec le CADEX je n'ai plus ce problème, car sa forme bien étudiée permet de l'utiliser aussi bien pour bloquer la main en tenant fermement le garde main RIS (ce que je préfère) que pour tenir le grip a pleine main.

Quelques photos pour mieux illustrer mes propos et ma position de main pour le tir.

Première position :

pos1a

pos1b

Deuxième position :

pos2a

pos2bx

pos2c

Le grip dispose d'un logement pour pile CR123 (une seule pile) qui est plutôt correct, personnellement j'y mettrai plutôt une petite connerie terrain, genre un petit tissu pour nettoyer l'optique ou quelque chose dans ce gout là.

pilem

Une fois passée la barrière de l'esthétique qui était à la base un vrai frein pour moi, on oublie vite le prix et le look tellement il s'avère efficace.

Mais là encore, point de perfection et il lui fallait bien un défaut et ce défaut je l'ai trouvé, le grip est trop 'lisse' et je n'avais pas de bonne 'sensation' avec ce plastique trop lisse.

 

Comment améliorer l'accroche ?

Comme je n'éprouve aucune honte à 'massacrer' du matos, aussi bon soit il je me suis saisi de mon fer à souder et j'ai effectué des petites 'pointes' à tous les endroits de 'grip' pour éviter ce glissement.

Avant :

neutre

Après :

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Apres ébavurage des quelques bouts de plastique rebelles, je l'essaye et là, RIEN.

Rien à redire, un semblant de perfection, un mirage ? Au jour d'aujourd'hui j'en suis très fier, c'est un tres bon produit qui malheureusement de part son prix et son look singulier peine à trouver client.

C'est donc pour ça que je me devais de lui rendre justice, n'ayez crainte, et lancez vous ! J'ai déjà convaincu mon entourage, peut être vous aussi ?

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Pour finir, quelques photos en exterieur.

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 20:59

Voici une manière simple et économique de fabriquer des accessoires personnalisés pour transporter et protéger nos lames ou objects à partir d'une simple plaque de kydex.

Comment fabriquer une plaque de fixation MOLLE pour un couteau Surefire :

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 Avec la même méthode, Cédric a réalisé un petit étui pour flêche de survie :

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 18:59

Test du MULTICAM® en milieu forestier tempéré

 

Testing the MULTICAM® in temperate woodland areas

 

A sa naissance en 2002, Crye Precision a annoncé avoir créé un camouflage révolutionnaire, entièrement conçu par ordinateur, susceptible de fonctionner efficacement dans tous les milieux.

Avec l'adoption, quelques temps plus tard, de l'ACUPAT par l'US Army, nous avons pu voir les limites des camouflages dits "universels". L'ACU est en effet un mauvais camouflage, dans tous les milieux, pour la simple raison qu'il constitue une véritable hérésie dans le domaine, tant par le choix des couleurs, que par l'absence totale de motifs disruptifs.

Le Multicam est cependant très différent et cette différence a su s'imposer dans le milieu de l'élite militaire. D'abord adopté par les contractors et les unités spéciales des armées occidentales, en Irak et en Afghanistan, le MCam a convaincu récemment, à la surprise générale, l'armée Britannique.

Connus pour leur légendaire pragmatisme, les Britanniques ont fait le choix d'opter, en 2009, pour une version "British" du MCam, le Multi terrain Pattern. Si l'on convient aisément de ce pragmatisme et du besoin d'être plus efficace sur un théâtre afghan très varié, on peut également concevoir que l'état major Brit a succombé à quelques pressions bien placées. Le DPM, malgré son efficacité indétrônable en milieu tempéré, a trouvé ses limites, très loin de son contexte d'emploi, et le panachage désert/tempéré, parfois très efficace, a lui aussi trouvé ses limites, par la simple complexité (pardonnez l'oxymoron) de l'environnement afghan. Et la volonté de quelques uns de donner au trooper anglais l'allure d'un soldat du 21ème siècle a définitivement scellé le sort du DPM, au point de le faire disparaître des étagères britanniques à l'échelle globale…

Le Multi Terrain Pattern est donc une variante britannique du Multicam de Crye, avec un motif légèrement différent, suffisant, dit-on, pour identifier un soldat de soldat de Sa Très Gracieuse Majesté®.

Gagne-t-il en efficacité par rapport au MCam? C'est très peu probable.

Pourquoi tester le MCam en milieu forestier tempéré?

Encouragé par le choix de l'armée Brit de délaisser le légendaire DPM Woodland (je ne m'en suis toujours pas remis), j'ai décidé de jouer les mouches du coche en testant le MCam uniquement en milieu forestier, parce qu'il va dorénavant prendre la place du DPM, roi dans le domaine, jamais détrôné à ce jour, malgré l'excellence de certains prétendants, comme le Flecktarn, le Cadpat, le Marpat, les camo finlandais ou certains camouflages russes de sinistre mémoire (Partizan).

Cédant aux sirènes populistes, j'ai été pris d'un accès de fièvre testeuse. Et c'est la bave aux lèvres que je me suis rendu en forêt, mon "cobaye" sous le bras, pour tester à fond le MCam sous la fraîcheur des frondaisons de juillet. "Ah, ils veulent remplacer le DPM, et bien on va voir ce qu'on va voir…"

En 2009, j'avais publié le test "DPM vs Multicam", histoire de comparer les deux camouflages les plus utilisés chez les FS brits du moment.

Un match nul en était ressorti, fort décrié, convenons-en, mais justifié. Le DPM l'emportait en zones végétalisées, le MCam en zones rocheuses et très peu végétalisées (arides). Que ça plaise ou non à certains, le test se voulait objectif, et le résultat l'a tout autant été.

 

Nouvelles mœurs, nouveau test

Ce nouveau test, avec plus de 20 photos, a eu pour but réaliste et pragmatique de tester l'efficacité du phénomène MCam/MTP en milieu forestier tempéré, pour deux raisons:

_ montrer la pertinence de l'état major britannique de délaisser le DPM à l'échelle globale et de voir ce que cela donnerait si les troopers de l'Army ou les GI's américains venaient à être engagés dans un conflit en milieu européen ou équatorial. Au cas échéant, ils devraient donc se contenter de solutions pragmatiques (autrement dits de compromis comme le MCam/MTP) plutôt que camo réellement adaptés, comme le DPM ou le Woodland.

_ Prendre les concepteurs du MCam et du MTP au pied de la lettre, en testant à fond leur camouflage universel multi-terrains dans un milieu loin des influences du moment. Convenons-en, la vision de Crye Precision est celle de leur sphère d'influence, à savoir américaine, et donc, leur camouflages sont très orientés "War on terror", donc, Proche et Moyen-Orient. Si des zones vertes sont présentes en Irak et en Astan, on est quand même loin des forêts primaires de Pologne.

Mais dans quels mois, toute l'armée britannique sera équipée de pied en cap du MTP et L'US Army risque fort de suivre, si les concepteurs de camo réglementaires s'entêtent à sortir des pyjamas à motifs psychédéliques pour leurs soldats. Et que se passera-t-il si la Véruquie décide d'agresser la Bubonie et que ce conflit pousse les armées occidentales dans la guerre?

Les soldats vêtus de MCam seront-ils assez discrets pour se fondre dans les forêts tempérées sans risquer de servir de cibles de zérotage à des fusils hostiles?

 

LE TEST

 

Profitant d'un congé dans ma verte vallée italienne, j'ai pu mener mon test en milieu tempéré, dans les différents environnements qu'offre la forêt européenne:

_ Friches vertes,

_ litières rousses,

_ chemins forestiers ouverts à fond mixtes,

_ futaies caduques claires (bouleaux et frênes),

_ futaies caduques sombres (hêtraies),

_ futaies persistantes (épicéas),

_ ripisylves et abords rocheux des torrents,

_ zones de transition: entre plantes vertes et litière rousse, et entre ombre et lumière.

J'ai essayé de varier les situations et de ne pas avantager ni désavantager le MCam lors des prises de vues.

Les photos

Pour ce test-là, les photos ont été réalisées avec un boîtier reflex, réglé à 100 ISO et un objectif bloqué sur une focale 50 mm, c'est-à-dire correspondant à la vue humaine. Les photos ont été faites sans aucun filtre, ni UV ni polariseur et aucune retouche informatique n'est intervenue.

La distance de prise de vues était de 10 à 12 m, pas plus, car au-delà, l'absence de motifs disruptifs du MCam annule l'effet du motif général et donc, le micro motif (micro pattern) devient une dominante, comme les couleurs tendances du moment (OD, Tan et Coyote). C'est étrange, mais c'est un fait. Comme le camouflage vestimentaire plat (pas 3D) est avant tout un motif, je me suis intéressé à son efficacité réelle, à une distance où il reste encore visible.

Notons que pareil phénomène touche tous les camo micro-pattern, comme le Flecktarn et tous les digicam. Seuls quelques camouflages (non digitaux), des camo à macro pattern, gardent leur motif visible à moyenne ou longue distance: les DPM, le M90 suédois et oh surprise, le Centre-Europe Français (qui lui, est inefficace à courte distance parce que ses motifs sont trop gros et trop grossiers).

Comme lors de mon précédent test (DPM vs MCam), j'ai collé sur chaque photo, une pastille rouge à chaque angle, histoire de détourner le regard du motif lui-même. En effet, si vous regardez directement le motif, vous apprécierez moins son efficacité et la photo en situation perdra de sa force. De toutes manières, en situation réelle, si des yeux se posent sur le porteur du treillis, c'est la fin des haricots.

Tout porteur de camouflage est censé réchapper au regard de l'adversaire. Il doit donc être capable de se fondre dans le décor au point de ne pas accrocher un regard hostile.

Voilà l'intérêt des pastilles rouges. Tester l'efficacité du camouflage dans votre vision périphérique, c'est selon moi ce qui a le plus d'intérêt dans un test de camo vestimentaire 2D.

Passée l'étape des pastilles rouges, vous pourrez donc mesurer l'efficacité du MCam en plein dans votre vision centrale.

Avant de commencer, il est utile de préciser que j'ai réalisé moi-même les photos, entre 15 et 17 h, moment où la lumière est particulièrement blanchâtre, au mois de juillet. Les zones d'ombres sont peu denses et les zones de lumière, très blanches. L'éclairage est plat (en termes photo) et donc, plutôt neutre, ni froid ni chaud.

La veste et le boonie hat utilisés pour le test sont de marque Propper™ acquis chez Pointbreak, en Nyco (50% nylon/50% coton); très solide, mais plutôt craquant et ayant tendance à luire un peu en pleine lumière à cause du nylon. Un test avec un produit 100% coton ou polycoton serait envisageable ultérieurement.

Enfin, n'ayant pas de pantalon MCam, j'ai testé avec une couleur se rapprochant au mieux du MCam: le Tan de chez Arktis™, merveille de coloris reçu via Terrang. Je vous laisse juge de l'efficacité du Tan, qui vaut bien celle du Multicam, sans l'aspect militaire…

Le panachage ne nuit en rien à l'efficacité du test. Si vous trouvez cela insupportable ou hérétique, cachez le pantalon avec votre doigt sur les photos, où envoyez-moi un pantalon en MCam… lephasme@22sas12.com

Je commenterai simplement l'environnement des photos et le type de lumière. Je vous laisse seuls juges de l'efficacité du MCam.

Im 1

Chemin forestier ouvert; frênes, noisetiers et châtaigniers. Lumière indirecte filtrée par la canopée, depuis l'angle supérieur droit.

Im 2

Sous le talus inférieur du chemin; même flore et même lumière.

Im 3Sous le talus inférieur du chemin; même flore et même lumière.

Im 4

Fin et ouverture du chemin forestier. Etage buissonnant; framboisiers, noisetiers. Lumière dans le dos, bien diffusée par réflexion indirecte.

Im 5

Plein centre d'une piste forestière; zone d'ombre. Lumière arrivant de l'angle supérieur droit. En pleine lumière, le rendu des deux motifs et coloris (Tan et MCam) est identique, à savoir blanc crème, exactement comme la terre en plein soleil).

Im 6

Sous les épicéas. Lumière dans le dos.

Im 7

Ripisylves de noisetiers et rives pierreuses d'un torrent. Lumière dans le dos, adoucie par les frondaisons.

Im 8

Zone (ingrate) de transition entre ripisylve, pierres et zones vertes sur fond de forêt d'ombre. Lumière arrivant de l'angle supérieur gauche; réflexion oblique directe sur le tissu (stature verticale). Erables, frênes et plantes vertes buissonnantes.

Im 9 

Ripisylve de frênes et de noisetiers. Lit pierreux. Lumière indirecte filtrée arrivant de l'angle supérieur droit.

Im 10

Envers du décor sur fond de végétation exclusivement verte: noisetiers, framboisiers et pétasites. Lumière directe sur le dos, réflexion maximale due à la stature courbe.

 

Im 11

Arrivée dans la forêt d'ombre. Lumière arrivant par l'angle supérieur droit, très diffuse et filtrée par la canopée. Essence majoritaire: hêtres. Verso du modèle exposé à la lumière diffuse.

 Im 12-copie-1

 

Mêmes conditions et même lieu, mais l'appareil photographie le modèle au recto. La lumière est diffuse au point d'éviter au modèle de générer sa propre ombre et de créer un contre-jour.

 

Im 13

Allongé dans une tâche de verdure avec fougères. Lumière toujours très diffuse et filtrée arrivant de l'angle supérieur droit.

 

Im 14

Environnement de hêtres. Le modèle est encore plus exposé à une lumière directe, mais très diffuse car filtrée par les feuillages.

 

Im 15

Environnement mixte de frênes et de noisetiers. Lumière directe non filtrée arrivant de l'angle supérieur droit.  

 

Im 16

Même lieu, mêmes conditions, sauf que le modèle est passé dans une zone de lumière filtrée (pas véritablement une zone d'ombre, car le contraste n'est pas assez dense).

 

Im 17

Cas de figure imposé par le photographe: entre ombre et lumière. Environnement mixte de feuillus et strate herbacée à fougère. Lumière mixte (directe et filtrée) arrivant pile dans le dos du modèle.

 

Im 18

En pleine hêtraie, sur fond de litière rousse. Zone d'ombre; trouées de lumière provenant de l'angle supérieur gauche.

 

Im 19

Mêmes conditions mais silhouette ramassée, donc le modèle est encore moins exposé à la très faible lumière diffuse.

 

Im 20

Zone de transition très ingrate, entre ombre et lumière, et pleine forêt et pleine verdure. Effet "miroir" de chaque côté du modèle. Lumière diffuse arrivant de l'angle supérieur droit.

 

Im 21

Le motif en "gros plan", sur un chemin ouvert, dans un environnement de feuillus mixte et de plantes vertes. Zone d'ombre peu dense, lumière directe lointaine (réflexion directe sur la colline d'en face).

 

MES CONCLUSIONS A L'ISSUE DU TEST

 

Cette séance de prises de vue du MCam en situation uniquement forestière a achevé de me convaincre de la réussite de ce camouflage.

Il n'est pas seulement beau, il fonctionne bien; très bien, même. Ce n'est pas qu'un effet de mode. Son emploi se justifie pleinement pour des opérateurs civils ou militaires amenés à changer plusieurs fois d'environnement dans la même journée. 

 

LE RENDU GENERAL

 

Comme on a pu le voir en beauté sur la photo 21, les couleurs s'adaptent vraiment très bien à l'environnement forestier européen, par un effet de fondu savamment réalisé qui estompe les zones de transition entre les couleurs et donc, trouble l'œil humain qui peine à les distinguer.

L'aspect pourtant jaunâtre du MCam en plein soleil est réversible en pleine ombre. Le MCam devient marron-rosâtre sur fond de feuilles mortes ou de terre, à l'ombre (photos 2, 5, 12, 18 et 19). En zone verte, il tire efficacement sur le vert (photos 4, 13 et 16).

On a pu le voir, même si ce n'est qu'une confirmation, qu'il excelle en environnement pierreux (photos 7, 9 et 12). Là, il "vire" au brun jaunâtre et retrouve la gamme de couleurs qui est sa destination première.

 

Le choix des teintes de "relief", blanc et bois brûlé, est judicieux, car elles sont omniprésentes dans un environnement végétalisé. Elles prennent pleinement effet dans le jeu d'ombre et de lumière typique de la forêt (photos 1, 3, 16, 17 et 21).  

 

Le rôle du Multicam est presque parfaitement rempli. S'il n'est pas meilleur que le DPM en pleine forêt (puisqu'il n'a pas cette prétention), il réduit considérablement la signature visuelle de celui qui le porte, dans cet environnement si sélectif.

Il ne rend pas invisible (le DPM non plus), mais permet à un opérateur de se fondre très efficacement dans tous les milieux, et on l'avait déjà constaté dans le test précédent qui l'opposait au DPM Temperate Woodland. Il est moins spécialisé, mais plus versatile; largement plus.

 

Je le dis sans prendre de risque, il est un des camouflages les plus pertinents et les mieux conçus depuis la création du camouflage, avec les DPM Britanniques, les eichenlaubmüster allemands et, dans une moindre mesure, les "Jelly Beans" australiens (inspirés des camo US de la Guerre du Pacifique).

 

Mais, et parce qu'il y a un mais…

 

Si j'ai écris précédemment que le rôle du MCam est presque parfaitement rempli, c'est que tout n'est pas complètement abouti non plus, dans la création de Crye Precision.

 

Il y a deux points noirs que je souhaiterais soulever ici et qui, je crois, ont leur importance. Encore une fois, cela n'engage que moi. Vous pourrez néanmoins vérifier mes propos sur le terrain.

 

_ Premier point noir: il n'est pas disruptif. Pas du tout. Il ne brise pas la silhouette humaine, comme le ferait un macro pattern (CE, DPM, M90). Ces motifs sont trop petits pour cela; c'est aussi le cas du MARPAT, du CADPAT et toute cette lignée néotronique de camouflages.

C'est une des raisons pour laquelle (avec aussi l'emploi de tissus nylon luisants) le MCam perd de son efficacité lorsqu'il est exposé en pleine lumière sur fond de végétation (photo 8, 10, 15 et 17).  Le cas de figure posé par la photo 17 montre bien le problème induit par la pleine lumière, qui est aussi celui de l'écorce devant le modèle. La teinte uniforme du hêtre et celle à micro motifs du MCam réagissent de la même manière, parce qu'elles n'ont aucun pouvoir disruptif.

 

C'est là la grande faiblesse du Multicam, qu'il compense par sa versatilité assez déroutante et son orientation conceptuelle vers telle ou telle dominante de l'environnement.

 

Attention néanmoins, à cause de cette mauvaise réaction à la pleine lumière, lorsque vous basculerez d'un milieu à un autre, comme d'un adret à un ubac. Les zones de transition (écotones), sont parfois aussi délicates à gérer qu'un pet dans une soirée mondaine.

Exemple: vous dévalez un versant sud (adret) sec et rocailleux, pour remonter sur un versant nord (ubac) couvert par une sombre forêt de sapins. C'est le cas, là où j'habite. Avec le MCam, vous serez efficace en pleine lumière sur l'adret, parce que les teintes brun-jaune du camo feront leur travail. En ubac, dans l'ombre, les teintes marron-rose et les touches de vert prendront le relais. Mais entre les deux versants, il y a un torrent étouffé par des noisetiers ou des aulnes, et une belle frange de verdure (fougères, pétasites) de chaque côté. Le lit du cours d'eau est bien éclairé par le soleil d'après-midi. Revenez un instant sur les photos 8 et 10 pour bien apprécier la situation, qui est très courante en milieu montagneux (n'y est-on pas engagé en ce moment, d'ailleurs?).

 

L'absence de motifs disruptifs créé un effet "placard", une grosse tache claire sans profondeur ni relief, bien reconnaissable (car d'aspect artificiel) et bien choquante dans un environnement naturel, d'autant plus décelable si elle bouge… (c'est un élève de l'Ecole d'Espionnage Animalier qui parle, là…).

Dans une moindre mesure, si le MCam n'est pas pris sous la lumière directe, mais bien exposé à une lumière diffuse (photos 11 et 14), il aura un aspect grisâtre ou vert-de-gris, mais toujours un effet "placard".

 

C'est là une réalité à prendre en compte, à cause de l'absence de motifs disruptifs.

 

_ Deuxième point noir: l'aspect linéaire de ses motifs de "relief" (photo 2 et 21). C'est le même problème pour le Marpat, ainsi que pour notre Centre-Europe national.

Pour un œil avisé, c'est-à-dire rompu à l'observation de la nature, l'effet linéaire est rarissime. Voilà pourquoi Flecktarn et DPM sont si efficaces dans la forêt, parce qu'ils ont un aspect enchevêtré, brouillon, ni vertical ni horizontal. Exactement comme une végétation touffue ou un fond de végétation plus clairsemée.

Cet aspect linéaire est un inconvénient à prendre en compte en forêt de feuillus, car les branches et les feuilles s'entremêlent, partant tous azimuts à la recherche de lumière. Cependant, cet effet est bien moindre en forêt de conifères (comme sous les épicéas de la photo 6), car ce type d'arbre est en général bien plus géométrique, symétrique et linéaire que les feuillus.  

 

Le Multicam aurait peut-être pu gagner en efficacité si son aspect eût été moins linéaire.

 

Ces deux défauts ne sont pas mineurs, surtout s'ils sont relevés par celui qui recherche votre présence. Souvenez-vous que tous les soldats ne sont pas des citadins à la base et que certains ont grandi dans la nature et savent très bien dissocier le naturel du pas naturel.

 

Voilà pour ce test. Si vous évoluez dans un environnement très varié, comme la montagne ou le milieu méditerranéen, le Multicam est fait pour vous. Si vous n'évoluez qu'en forêt, restez sur du spécialisé, comme le DPM (dépêchez-vous de stocker), le flecktarn ou le Marpat. Si vous n'approchez pas votre "cible" à moins de 100 m, vous pouvez même céder au Centre Europe. Pareil pour les zones désertiques, prenez du camouflage désert.

 

Le Multicam est un excellent généraliste, qui nous réconcilie avec le concept de camouflage universel. Il nous fait oublier l'hérésie médiocritique qu'incarne à lui seul l'ACU américain (qui marche en revanche très bien sur les fonds marins océaniques).

 

En pleine lumière, il est à employer en zones arides sans verdure ou très peu végétalisées, en pelouse alpine et sans retenue dans les zones rocheuses. Sa conception ayant été influencée par les zones semi-désertiques et rocailleuses des théâtres de la Guerre contre le terrorisme, il donnera, dans ces milieux ingrats, entière satisfaction.

 

Dans l'ombre, la forêt et les milieux verdoyants s'ajoutent à sa liste de compétence. Mais éviter de trop vous découvrir. Le Multicam perdrait de sa force. En zone très végétalisées, comme les Dragons du 13, le MCam doit demeurer dans l'ombre.

 

Un dernier clin d'œil phasmique pour la route…

 

Je me suis permis une petite fantaisie, une unique, petite et grossière retouche informatique.

J'ai imaginé, au côté d'un MCam classique, un Multicam disruptif, en ajoutant quelques macro motifs, couleur écorce de noisetier. Parce que j'avais envie qu'il soit vraiment efficace dans la forêt...

 

Im 22

Pour l'effet, regardez juste au dessus de votre écran… C'est pas grand-chose, mais je trouve que ça marche bien. 

 

Remerciements:  

A Julia, pour ta patience, ta résistance à la chaleur et ta coopération durant les prises de vue.

A Arktis, pour avoir inventé cette magnifique couleur Tan, qui concurrence le Mcam sur presque toutes les photos.

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 12:18

OPERATION DE TYPE LRRP – UNE CONFIGURATION BIEN ADAPTEE

 

Le but de cet article est de présenter une configuration novatrice en matière de gilet de combat, d’emport de munition et de PA, pour les unités de type LRRP.

J’entends par LRRP ces hommes qui effectuent des opérations de longue durée avec des phases d’infiltration éreintante où il est indispensable d’être à l’aise avec son équipement. D’être mobile. Mais en même temps d’avoir accès à toutes ces munitions et armes pour pouvoir répliquer le plus efficacement et rapidement possible.

Et jusqu'à maintenant, il m’était question de compromis. Notamment au niveau du PA que je devais transporter sur la cuisse : c’est pratique on y a accès rapidement. Mais c’est inconfortable pour ce type de crapahut. J’ai trouvé que la plateforme CQC Blackhawk était le meilleur choix en terme de holster de cuisse mais il est toujours préférable d’avoir les jambes libre : quand on rampe l’holster s’accroche de partout.

Les gilets aussi, où la plupart de ceux disponible sur le marché sont adaptés pour des théâtres de haute intensité, urbain, où tout l’emport des munitions est situés sur l’avant pour un accès rapide : on pense aux chest rig, aux plateformes molles, etc… Et pour ramper et passer des obstacles ça devient vite galère.

Alors comment arranger ça ? Comment trouver cette mobilité tout en ayant tout à porté ?

Je pense avoir trouvé la solution :

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Cette configuration comprend :

  • Une first line :

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Qui rassemble une ceinture avec un PAD EAGLE en OD, un holster G-CODE EAGLE pour springfield operator, lanyard BLACKHAWK, un couteau Smith & Wesson, et deux poches EAGLE pour PA.

Ce qu’il y a de novateur sur cette partie, c’est le port du holster à l’horizontal qui se retrouve sur les hanches. J’ai eu cette idée des unités d’interventions qui porte leur backup de cette manière mais dans le dos. Cette configuration permet d’avoir les jambes libres et d’avoir accès à son PA rapidement. Seul inconvénient : l’aspect sécuritaire. Quelqu’un qui s’approche peut saisir l’arme facilement et n’a plus qu’a appuyer sur la détente car l’arme est situé dans ma direction. Mais ça peut être modifié en ajoutant un système de rétention, comme celui des Safariland.

  • Une second line :

Avec un mini chest rig Arktis, deux poches de chargeurs universelle HSGI et une poche maxpedition qui emporte du petit matériel et le système de transmission. Le mini chest est porté en bandoulière grâce à une bretelle rembourrée.

L’inconvénient, ici, c’est le léger emport de l’ensemble. Mais c’est ce dont nous avons besoin et c’est la philosophie des équipements des unités faisant du renseignement à fin d’action, derrière les lignes ennemis. Le reste des munitions, si je veux en porter un peu plus, sont accessibles rapidement sur l’extérieur d’un sac à dos.

Quel est l’avantage de cet ensemble ?

 

Réponse en image :  

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Vous l’avez compris : cette configuration s’adapte en temps réel à son activité.

Je suis en train de ramper ou je veux escalader un mur ? Je bascule le mini chest sur l’arrière et je me retrouve avec rien du tout sur l’avant.

Je vais attaquer ? Je peux bouger le mini chest pour que les chargeurs se retrouvent à l’avant afin d’y avoir accès rapidement.

En situation de patrouille ou d’infiltration, le mini chest est placé en position intermédiaire prêt à être basculé sur l’arrière ou sur l’avant.

De plus les photos montrent que le PA est accessible facilement. Je pense qu’avec de l’entrainement il est possible de dégainer aussi rapidement que grâce a un holster de cuisse.

L’ensemble est très confortable et ne bouge pas. Et ce coté faible emport fait qu’on n’est pas perdu quand on recherche tel ou tel choses, même si je sais que l’on doit toujours savoir où est situé son matos. Concernant l’emport, pour que celui-ci reste suffisant, il est indéniable que cette configuration n’est que possible avec une « smock » ou une veste « guerilla ».

En espérant faire des émules.

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 15:10

Il y a quelques années j’avais opté pour la formule veste camouflée type "smock", porte chargeur de potrine type "chest rig" et gros sac type "bergen". Le besoin d’avoir le maximum d’équipement à porté m’a incité à prendre une smock avec plus de poches ainsi qu’un gros gilet de combat. Le bergen ne contenant plus que le nécessaire pour bivouaquer, je suis passé au sac trois jours moins confortable mais plus léger et moins volumineux.

J’utilise donc un gilet type « all arms ».J’aurai souhaité investir dans le système AMS arktis plus léger, fonctionnel et modulable cependant son prix m’a rebuté. Avec un fil et des aiguilles on peut aussi faire dans la modularité à moindre coût.

Pour comprendre ma disposition, il faut savoir que je suis droitier mais j’épaule à gauche à cause de mon œil directeur.

Mon gilet Arktis 1601 :
DSC02261.JPG


Mon but :

1- Avoir une poche de protection pour mon laryngophone.

2- Avoir un holster et un porte chargeurs 9mm.

3- Accrocher mon couteau.


Première étape : faire de la place.

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J’ai donc décousu :

-Les deux poches de poitrine à gauche.

-Le holster interne inutile.

-Les portes grenades en D que je n’utilise pas.

-Les passants Molle d’un porte chargeur 9mm.

Deuxième étage : recoudre.
DSC02267.JPG


1. Le laryngophone.
Une des poches enlevée contiendra donc mon laryngophone. Il sera ainsi à l’abri lors des déplacements dans le véhicule ou autre.

2. Le holster.

Dans sa poche interne gauche, on pouvait simplement stocker le PA, il était difficile de dégainer.

Je n’utilise pas de holster de cuisse car peu pratique pour crapahuter et je ne peux pas utiliser un holster de ceinture à cause de la smock.

Le meilleur endroit était donc sur la poitrine, idéal en particulier dans une voiture.

J’ai donc cousu le holster en tissu à la forme exacte de mon P226 à la place de deux poches. J’ai donc maintenant un holster de poitrine. J’avoue qu’un holster en tissu n’est l’idéal pour dégainer mais je n’ai pas encore trouvé la solution pour un holster nouvelle génération. Il sera de toute façon plus commode qu’à son ancienne place. L’inconvénient toutefois est qu’à son ancien emplacement, le PA était mieux protégé des intempéries et des saletés.


Au dessus du holster j’ai installé deux portes chargeurs 9mm à l’envers afin que le chargeur tombe dans la main gauche. Il y a un élastique afin de ralentir la chute des chargeurs.

 

3. Le couteau.

J’ai un couteau gerber LMF que je ne peux porter ni à la cuisse ni à la ceinture (l’idéal) pour les mêmes raisons évoquées plus haut.

J’aurais souhaité le placer à l’envers pour le dégainer rapidement mais il est trop long. J’ai simplement récupéré le fourreau plastique que j’ai fixé avec des serflex sur une poche chargeurs qui fait aussi office de poche radio.

 

DSC02265.JPG
Conclusion.
Il s’agit donc d’une configuration personnelle adaptée à mes besoins spécifiques. Je ne suis pas encore réellement satisfait du holster en tissu et de son système de fermeture mais il est toujours mieux qu’à son emplacement d’origine.

J’ai écris cet article afin de partager ma configuration, de lire vos conseils et réactions mais aussi et surtout pour montrer qu’un vieux gilet « all arm » classique aujourd'hui bradé dans les magasins spécialisés peut aussi être modulable.

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 15:51

05.00 AM

Une brume épaisse envahit lentement la vallée; les bois se noient, le silence est pesant. Au loin, une chouette pousse sa triste complainte. La forêt craque, grince. Des bruits à peine perceptibles montent vers le ciel laiteux, en des murmures humides.

En lisière de la muraille de hêtres, une maison blottie contre un talus. Une faible lumière s'échappe de l'intérieur. Les volets sont ouverts. La buée ruisselle contre les vitres. Des ombres zèbrent le halo qui se propage dans la brume.

La maison est occupée par quatre hommes. Ce sont des terroristes. Cachés depuis plusieurs jours dans cette bâtisse coupée du monde, ils rassemblent une dernière fois les éléments qui pourront leur permettre de frapper durement les militaires.

La table qui trône au centre de la pièce est recouverte de cartes, de plans et de petit matériel divers. Dans un coin, un gros sac à dos dort, appuyé contre un mur. Il soit servir à transporter la charge qui volatilisera, c'est certain, le pub où se rendent régulièrement les soldats.

L'heure est à la nervosité, même si tout semble correctement achevé et la tactique, aboutie.

On fume, on mange peu. Sous la garde d'un de leur camarade, les trois autres hommes s'accordent un peu de répit. Le poêle ronfle. On souffle un peu. Réunis autour de la table encombrée, on s'échange des regards qui en disent long sur la tâche qu'il faudra accomplir.

Tout semble suivre son cours normalement. Il n'y a eu aucun obstacle dans la préparation de l'opération. L'armée et les services de renseignements ne se doutent de rien.

 

Un toussotement étouffé parvient de l'extérieur. Le temps de relever la tête, un projectile entre en miaulant dans la pièce, en perçant violemment un carreau. Une grenade flash éclate en cognant contre un mur. Le bruit et la lumière sont terribles. Les trois hommes s'écroulent en rugissant.

Au même instant, la porte d'entrée sursaute et s'écrase sur le sol… Des silhouettes terrifiantes pénètrent de conserve dans la pièce. Des MP-5 sont braqués sur la tête des terroristes qui ne comprennent pas encore ce qui leur arrive. L'homme de garde, encore debout malgré la détonation de la flash-bang, esquisse un mouvement brouillon, un pistolet au poing. Un tir en double tap le cloue contre le mur et il tombe sur le parquet en un bruit mat.

Le groupe terroriste vient d'être neutralisé sans encombre par le Special Air Service.

 

Hypothétique, cette petite histoire s'inspire de faits qui ont existé, en Irlande du Nord, ou ailleurs sur la planète. L'exécution sans faille d'une telle mission repose sur le sang froid, le courage et, avant tout, sur une préparation matérielle, physique et psychique des hommes.

Mais en amont de toute action coercitive, à l'origine d'une interpellation dangereuse ou d'une opération commando, se trouve une opération de renseignement, une opération discrète et furtive destinée à trouver, identifier et suivre une cible (reco, filatures, caches, etc…).  

 

La photographie tactique joue un rôle crucial dans ce renseignement d'origine humaine, le plus à même de délivrer des informations fiables, récentes, ou carrément en temps réel.

Observer, identifier et transmettre, voilà ce qui caractérise le mieux la photographie tactique.

 

Employée par toutes les Forces Spéciales du monde, qu'il s'agisse bien sûr des SAS/SBS, des Delta ou du 1er RPIMa, la photographie tactique est une des spécialités militaires les plus employées aujourd'hui dans les sphères de l'élite guerrière. Plusieurs unités très pointues la pratique d'ailleurs comme d'autres pratiquent l'Ordre Serré. C'est le cas du SRR britannique, du 185ème RAO italien, du GIGN et, bien entendu, de nos chers Dragons paras du 13 et du 2ème Hussards, pour ne citer que les plus connus.

 

La photo tactique, qu'est-ce que c'est?

 

La photo tactique est l'œil de l'opérateur qui va fixer ce qu'il voit et va permettre aux copains de l'arrière d'identifier ou pas la cible, d'infirmer ou de confirmer une action future, de suivre la dite cible ou de rapporter l'efficacité d'un bombardement. Mais son utilité ne s'arrête pas là.

Photographier en ambiance tactique peut avoir pour but de préparer le terrain, dans ce que l'on désigne comme un RFA, un Renseignement à Fins d'Action, lors de l'établissement d'un dossier de cible. On peut dès lors photographier un bâtiment, un véhicule, une rue, un domaine, et bien sûr, un homme, sous tous les angles, afin que ce qui traitent et exploitent ces informations visuelles puissent ouvrir la meilleure des routes aux équipes action.

C'est le quotidien des opérateurs des services clandestins, comme le Service Action français ou le chimérique "Increment" britannique, ou, bien entendu, le Mossad Israélien. 

 

Commençons d'abord par démystifier la chose. La photographie tactique n'a rien de bucolique et ne se déroule pas, bien entendu, dans les mêmes conditions techniques que les photos du mariage du cousin Alfred. Si les moyens mis à la disposition des militaires font pâlir de jalousie les photographes civils et que la technologie de James Bond n'est plus de la science-fiction, il faut tenir compte du fait que la photo tactique est une activité qui ne souffre ni approximation ni mauvaise préparation.

 

Etre photographe dans le civil, pour fixer le sourire niais d'un communiant ou la main diabolique d'un footballeur français peu scrupuleux, c'est potasser et employer de la technique brute. Avec de la pratique, on arrive à du résultat.

Dans le monde du renseignement et de la guerre, le photographe doit avoir digéré les fondamentaux et les employer aussi facilement et inconsciemment qu'il se brosserait les dents, avec une maîtrise du stress et une furtivité de circonstance. Convenons-en, l'objectif d'un paparazzo et celui d'un soldat du 13 ou du SAS ne tournent pas avec la même sérénité.

Lorsque l'opérateur cadre son sujet pour en transmettre l'image dans la foulée au centre opérationnel pour exploitation, il n'est pas question de douter un seul instant sur le diaph ou la sensibilité à employer, ni s'emmêler les pinceaux avec la technique photo… C'est pareil pour un photographe professionnel civil, mais rater la photo d'un jockey qui se vautre sur une haie n'est pas aussi dramatique pour le genre humain que rater l'identification d'un taré qui projette de poser une bombe autour d'un terrain de volley.

Les fondamentaux de la photo

 

Des milliers de livres ont été écrits sur les fondamentaux de la photographie, qu'il s'agisse de capturer les premiers sourires d'un nourrisson ou le centième anniversaire de la mémé… La photographie est protéiforme et je ne vais pas trop m'étendre sur un sujet général, mais développer son côté "terrain".   

La photo obéit à des règles basiques qui peuvent transformer, s'ils les avalent et les digèrent, un soldat lambda en agent de renseignement ou un abruti curieux en acteur de l'Histoire.

Après, tout n'est plus qu'une question d'automatismes.

 

Le boîtier

 

Il est évident, sauf en cas de proximité impossible ou impromptue, qu'on ne fait pas de la photo tactique avec un appareil compact, c'est-à-dire exempt de tout réglage manuel et qui accuse un retard au déclenchement. La plupart des clichés exploitables réalisés par des opérateurs spéciaux (noir ou khaki), le sont avec des appareils reflex, à savoir des boîtiers à objectifs interchangeables, avec une sacrée gamme de réglages manuels et qui n'accusent aucun retard au déclenchement. Il est essentiel et logique que le boîtier réagisse au doigt et à l'œil (certains modèles commerciaux ayant l'autofocus asservi à la rétine…).

Le boîtier n'est cependant pas le plus important.

La pierre angulaire de la photo, après le cerveau, la jugeote et bien sûr l'œil du photographe, c'est l'objectif.

 

L'objectif

 

L'objectif détermine la qualité et la précision de la photo. Les gammes existantes vont du 12mm au 1200 mm; au-delà, on photographie un moustique sur la Lune et on rentre dans le monde merveilleux de l'Astronomie et des télescopes. Ne rions pas, les FS et tout ce petit univers utilisent aussi des télescopes couplés à des appareils reflex lorsque les objectifs à traiter sont vraiment trop éloignés ou trop dangereux à approcher. Depuis quelques années se développe aussi la digiscopie, qui consiste à greffer une longue vue sur un boîtier compact ou reflex (méthode très employée par les ornithologues).

Pour s'y retrouver dans ce que l'on appelle les focales (c'est-à-dire, la distance séparant le plan de la pellicule ou du capteur du centre optique de l'objectif, les "mm"), un 50 mm correspond à la vue humaine, en terme de grossissement. C'est la focale favorite des reporters qui pratiquent la photo à la volée. Le 24mm cher aux paysagistes revient donc à élargir 2 fois le champ de l'œil humain, au risque de se photographier les orteils sans faire attention… Le 100 mm multiplie par 2 la vue humaine. Vous comprendrez donc qu'on ne photographiera pas les caries d'un taliban avec un 24 mm, mais plutôt avec un gros téléobjectif, à partir de 300 mm.

 

Les objectifs photos rentrent dans plusieurs catégories.

Les zooms, tout d'abord, qui sont des objectifs à focale variable, comme le 35-70 mm, le 24-105 mm… Ils peuvent être aussi médiocres qu'excellents. Là, tout dépend du prix et de la luminosité proposée, ce qui est souvent indissociable.  La focale se règle par une bague rotative, et anciennement, par une bague-pompe (pompe à poussières, aussi).

Les objectifs à focale fixe, comme le 50 mm, le 300 ou le 500 mm (des paparazzi et des photographes de sports ou animaliers). Généralement, plus ils sont lumineux, plus ils sont chers et plus ils sont grossissants, plus ils sont lourds (env. 16 kg pour un 1200 mm). Ce sont les objectifs qui offrent la meilleure qualité d'image, le meilleur piqué (et les plus gros endettements...).

 

Le couple vitesse/ouverture

 

Le couple vitesse/ouverture correspond à l'équilibre entre vitesse d'obturation (vitesse à laquelle vous capturez votre sujet sur pellicule ou capteur) et diaphragme (iris artificiel de l'objectif qui détermine la quantité de lumière exploitable et la profondeur de champ).

La vitesse d'obturation d'un boîtier reflex varie généralement, dans les extrêmes, de 1/8000ème de seconde (hyper rapide) à 30 secondes de pose (très lente). En deçà, il y a la pose B (Bulb): l'obturateur reste ouvert tant qu'on le décide.

En dessous de 1/60ème de seconde, on parle de vitesse lente; au dessus de 1/125ème de seconde, on parle de vitesse rapide. En dessous de 1/30ème, un sujet mobile est immanquablement flou. Au dessus de 1/250ème, il est littéralement figé. Si on photographie un sujet mobile à une vitesse qui correspond à sa propre vitesse de déplacement, le sujet est parfaitement net, autant que son environnement direct.

En général, pour éviter le flou de bougé,  ne descendez pas la vitesse en dessous de votre focale: avec un 200mm, ne faites pas de photo à moins de 1/200ème de seconde, etc.

Aujourd'hui, certains objectifs sont équipés d'un stabilisateur (silencieux) pour compenser les tremblements ou les mouvements involontaires du photographe. Ils permettent de photographier jusqu'au 1/15ème à mail levée, ce qui est une gageure… Un stabilisateur ne compense nullement les mouvements du sujet, bien entendu.

La valeur d'ouverture du diaphragme détermine donc l'entrée de lumière sur le capteur ou la pellicule et la profondeur de champ. Ses valeurs s'échelonnent de f/1 à f/22 (voire 29, 32 ou 45 pour les macros).

F/1 correspond à une profondeur de champ quasi nulle, mais une grande luminosité; f/8 et f/11 étant des valeurs moyennes et de référence, car elles sont les valeurs où les objectifs offrent généralement leur meilleur rendu. F/22 correspond à une très grande profondeur de champ, mais une faible entrée de lumière.

En gros, pour faire simple, prenez une lampe tactique type Maglite®, à faisceau réglable. Lorsque vous avez un large faisceau, vous avec beaucoup de lumière, mais vous n'y voyez pas loin. Inversement, en "vissant", vous éclairerez très loin, avec un faisceau très fin. C'est le principe du diaphragme photo. Beaucoup de lumière, peu de profondeur de champ.

 

La profondeur de champ

 

Plus la profondeur de champ est importante, plus la quantité de lumière qui rentre dans l'objectif est faible, plus la vitesse d'obturation est lente, pour compenser la faiblesse de la luminosité entrante. Donc, on s'expose à du flou de bougé.

La profondeur de champ détermine la zone de netteté du sujet. Elle est conditionnée, en optique, par la loi du deux tiers/un tiers. Lorsque qu'un sujet est photographié net, la photo sera nette un tiers de l'image devant lui et deux tiers derrière. Le rapport évolue en fonction de la distance qui sépare l'objectif du sujet. F/16 est une profondeur de champ élevée, mais elle sera relativement faible si votre sujet est un insecte photographié à 3cm et presque inutile et imperceptible si votre sujet est à 1 km. Le rendu peut simplement s'en trouver changé, notamment par un effet de tassement, avec des longues focales (300 mm et au-delà).

 

La mise au point (MAP)

 

La MAP peut être manuelle ou automatique. On parle alors d'Autofocus (AF).

L'AF est asservi au bouton déclencheur du boîtier et parfois, à un capteur rétinien qui permet de sélectionner le point de MAP dans le cadre (les collimateurs* du viseur se bloquant alors sur votre sujet en suivant votre seule rétine…).

L'AF permet de traiter quasiment tous les sujets, sauf les plus agités, ceux qui sont masqués, dans l'obscurité, ou encombrés (un fond de couleur uniforme empêche aussi l'AF de se caler). Il rame alors et ne se fixe pas. Il cherche sans trouver. Sur les reflex modernes, pas de déclenchement possible sans Autofocus fixé sur un point. Il reste deux solutions: passer en manuel et tourner la bague de mise au point jusqu'au point de netteté (on peut aussi caler un collimateur sur une zone et attendre que le sujet y passe), soit guider l'AF avec une lampe pilote. Certains appareils en ont, sinon, prenez une lampe torche et éclairez votre sujet lorsque c'est possible.

Si ce n'est pas possible, augmentez la sensibilité ISO du boîtier.

 

* collimateurs: petits carrés ou symboles géométriques destinés à viser ou sélectionner un sujet.

 

La sensibilité ISO

 

La sensibilité ISO est l'échelle de mesure de la sensibilité des surfaces sensibles (pellicule en photo argentique, capteur en numérique). Sur les appareils numériques pros, elle varie de 50 à 3200 ISO, 100 à 1600 étant la gamme ISO des appareils standards.

C'est là un des indiscutables avantages des appareils numériques sur les argentiques: pouvoir changer en un instant de sensibilité suivant les besoins, ce qui était impossible en argentique. Il fallait un boîtier pour chaque type de pellicule…

La sensibilité ISO détermine la sensibilité du capteur à la lumière ambiante. Plus la valeur est haute (à partir de 400 ISO), plus la surface exposée est sensible (capteur ou pellicule). En très faible lumière, on tape dans le 800 ou le 1600 ISO. La nuit, au-delà de 1600 ISO. En pleine lumière, on se contente de 100 à 200 ISO.

Un facteur est à prendre en compte. Les ISO élevés sont très réactifs à peu de lumière. Ils permettent donc de photographier en pleine lumière à des vitesses d'obturation très élevées, parce qu'une vitesse rapide exposera le capteur ou la pellicule sensibles très peu de temps. Une vitesse lente et trop de lumière= photo surexposée ou cramée. Beaucoup de lumière devra être captée en très peu de temps, ce qui est idéal avec des gros téléobjectifs, pour des sujets éloignés et/ou mobiles.

A contrario, une sensibilité ISO élevée se traduit par l'apparition de grain (argentique) ou de bruit (numérique). Plus l'ISO est basse, plus la définition est bonne. A 3200 ISO, la définition est médiocre, voire mauvaise. A 100 ISO, voire 50, elle est optimale pour la plupart des appareils.

 

La définition

 

La définition est le degré de finesse d'une image exprimée par son nombre de lignes ou de points.

En photo, on l'appelle le piqué. C'est la finesse de l'image, la qualité de son rendu.

Elle est déterminée, en numérique, par la taille du capteur, le nombre de pixels disponibles et en règle générale, par la qualité de l'objectif. Un objectif haut de gamme possède un piqué excellent à presque toutes les valeurs d'ouvertures, sauf aux extrêmes (ce qui concerne tous les objectifs).

La définition est toujours moins bonne à très courte ou très longue distance (à cause, entre autre, des aberrations optiques, de la perte de quantité de la lumière et des perturbations atmosphériques).

En numérique, évitez les capteurs inférieurs à 8 MPixels.

Les fondamentaux de la photo tactique

en-attente.jpg
Le major P. de la MMFL de Potsdam en attente, quelques part en RDA en 1982.
Appareil photo Nikon F2 moteur.Objectif 1000 m/m à miroir.
Avec l'autorisation de l'auteur.


En photo tactique, le sujet est généralement éloigné pour des raisons périlleuses ou parfois, pour des raisons physiques. En conséquence, il convient de suivre quelques principes de base et de les combiner entre eux pour obtenir la bonne recette:

 

Boîtier: compact pour une photo inopinée et de proximité. A avoir dans la poche en permanence. Penser à neutraliser le flash en le désactivant ou en mettant un bout de scotch pour éviter qu'il ne sorte et ne se déclenche accidentellement. 

Reflex pour tout autre type et condition de prises de vues. Préparer ses réglages à l'avance. A courte et moyenne distance, optez pour un boîtier léger, facile à dissimuler. Avec un objectif lourd, prenez du reflex viril avec une baïonnette* métal pour éviter sa déformation.

 

*Baïonnette: point d'encrage du boîtier pour l'objectif. 

 

Objectifs: à courte et moyenne distance, privilégiez un zoom, de préférence à bonne ouverture initiale (ex. un 28-105mm f/2.8 ou f/4). Il permet de traiter efficacement le sujet, en cas d'éloignement ou de rapprochement intempestif et reste facilement escamotable en cas de souci. A longue distance, vous n'avez pas le choix, il faut un téléobjectif (même si les zooms sur écran d'ordi peuvent rendre d'inestimables services).

Après, tout dépend du besoin et de la nature de votre mission. Identifier un site ne demande pas forcément autant de précision que l'identification formelle d'un individu dangereux. On n'est pas obligé d'avoir un 800 mm si on photographie une installation depuis une voiture, à 200 m, pour déterminer ou non, s'il s'agit d'un aéroport ou d'un skatepark…

 

Le couple vitesse/ouverture et la profondeur de champ : là encore, tout dépend de la distance qui vous sépare de votre sujet/cible. Privilégiez les vitesses rapides pour éviter tout flou de bougé, surtout si votre sujet marche rapidement ou est agité de tics nerveux spasmodiques. On n'envoie pas les SAS dévaster sa "cabane au fond des bois" si on a pris Line Renaud pour une terroriste de l'IRA à cause d'une photo floue… Une vitesse d'obturation élevée garantit la netteté du sujet.

La profondeur de champ n'intervient que peu, surtout si vous êtes loin. Dans le cas contraire, à moins que plusieurs sujets ne soient réunis dans votre cadre et que vous devez profiter de l'aubaine pour "shooter" tout le monde net, ce n'est pas un facteur très important. L'identification d'une cible humaine se faisant à bonne distance, il est rare de se préoccuper de la profondeur de champ.

 

La mise au point: en ambiance tactique, on se fout des règles d'or du cadrage qui rendent les photos si artistiques et agréables à l'œil. Le dernier souhait d'un hostile est de se faire tirer le portrait par un paparazzo gouvernemental. Vous pouvez décemment vous autoriser un cadrage qui ne rentre pas dans les annales des Beaux-Arts. Choisissez un collimateur en fonction de la place que votre cible risque d'occuper ou occupe dans votre cadre. Bloquez ce collimateur et ne bougez plus votre index du déclencheur. Shootez à la moindre occase. Ne lésinez pas sur les prises de vues. Un tatouage déterminant se cache parfois derrière l'oreille gauche du méchant et un détail peut être essentiel sur la façade d'un édifice ou la carrosserie d'une voiture. Plus on a d'infos, moins on se plante. Encore faut-il que ces infos soient lisibles et compréhensibles par les copains qui attendent à l'arrière.

 

La sensibilité ISO: assez élevée, élevée, très élevée. Rien d'autre. Avec un reflex standard (encore mieux avec un pro), et avec une maîtrise parfaite des fondamentaux vitesse/ouverture, vous ne devriez pas trop mal exposer vos photos. Même si le terrain change, et avec lui, la lumière, montez dans les ISO, pour conserver la possibilité de shooter à haute vitesse (net). Comme en planque on n'est pas à la plage, même en plein soleil, ne descendez pas en dessous de 200 ISO. Priorité à la netteté. C'est le détail qui est important. Adaptez-vous.

 

La définition: là encore, c'est une affaire de détails. A 3200 ISO, à 3 km, la définition sera incomparablement plus mauvaise qu'un sujet pris à 300m à 400 ISO. C'est la mission et la distance qui doivent graduer la sensibilité ISO, à savoir qu'a longue distance, la définition est toujours moins bonne (perturbations atmosphériques).

C'est la différence entre compter les invités d'une réception et les identifier un par un… Compter: pas besoin de trop de détails, donc, définition passable acceptée (déf.>800 ISO). Identifier: besoin du maximum de détails, donc, définition optimale demandée (déf.<800 ISO).

Le matériel complémentaire à la photo tactique

 

Lorsqu'on part sur le terrain pour du recueil photographique, il est évident que le couple boîtier-objectif doit être secondé par du matériel de taille et de destination diverses, pour que l'opération ne se transforme pas en fiasco.

Tout photographe qui se respecte, qu'il soit un amateur ou un grand nom, s'est retrouvé au moins une fois dans sa carrière photo, en galère, parce qu'une partie de son matos a été oublié à la maison ou au bureau.

 

Certes, on peut partir avec un boîtier et un objectif et faire des vues, mais le confort et l'amplitude n'en seront que très limités.

Sans pour autant partir avec la logistique du corps des Marines, il est fortement recommandé de prendre le temps de faire le point sur le matériel indispensable pour une sortie photo, surtout si elle se déroule dans une ambiance tactique.

 

Les piles: ayez toujours (j'insiste) au moins un jeu de piles de rechange sur vous. Il est trop bête de se retrouver en rade d'énergie, parce que, croyez-moi, ça arrive toujours au plus mauvais moment. Par temps froid, gardez ce jeu de piles supplémentaires bien au chaud contre vous, dans une poche intérieure. Ne le collez pas à votre peau, surtout si vous suez comme un crapaud-buffle.

 

Les filtres: indispensables à la photo de paysage ou à la photo d'art, ils ne sont pas indispensables en photo tactique, sauf en milieu où la lumière est maximale, comme la mer, la montagne, le désert et la neige. De plus, régler un filtre vous impose un mouvement supplémentaire (gênant, en planque), car il fonctionne souvent par vissage/dévissage et se trouve en bout d'objectif, sur la lentille.

Par contre, vu le prix des objectifs, montez à demeure un filtre UV sur la lentille frontale (testez sa neutralité chromatique sur une feuille blanche); cela vous évitera, au cas échéant, une fissure ou un bris de la lentille si quelque chose y tape violemment. Mieux vaut un filtre cassé qu'un objectif HS. Il y a quelques années, un photographe pro a perdu son objectif à cause d'un gravier propulsé par les rotors d'un hélico, au Salon du Bourget… à méditer.

 

Le pare-soleil: en plus d'éviter les reflets et les prismes qui défigurent et perturbent une photo, ils servent de protection à la lentille frontale et réduisent sa réflexion, surtout pour les gros téléobjectifs. Si par mégarde, votre objectif heurte quelque chose, c'est souvent le pare-soleil qui trinque. Assurez-vous, par contre, que le PS n'assombrisse pas les coins de l'image, produisant ainsi du vignetage.

 

Film ou carte-mémoire: emportez-en plus qu'il n'en faut. Mieux vaut trop que pas assez. On ne sait jamais ce qu'il peut se passer quand on tient un sujet dans son viseur, sauf s'il s'agit d'un mammouth congelé depuis 20.000 ans…

Les pellicules déroulent bien plus vite qu'on ne le pense, et les cartes SD ont tendance à se comporter comme les piles… surtout s'il fait froid.

 

Les supports: si votre appareil est un compact ou un petit reflex de poche, vous pouvez vous permettre de faire des dizaines de photos sans vous faire une tendinite. En revanche, si c'est un reflex pro avec un "caillou" (objectif) de 300 mm monté dessus, vous allez vite le sentir passer, à moins que vous n'ayez les bras du professeur Banner lorsqu'il passe au vert.

Même s'il est stabilisé, avec les vues qui passent vous allez céder aux tremblements qui vont affecter la netteté de l'image. Donc, appuyez-vous.

Si vous réalisez vos photos à proximité d'un objectif contraignant et que vous devez agir discrètement, il ne s'agit pas, bien sûr, de sortir un trépied de photographe du 19ème siècle.

Tous les appuis sont bons (murs, arbres, rampes, portières de voitures, vitres baissées, dos d'un collègue, etc.)

 

Depuis une voiture ou une position allongée, pour encore plus de stabilité, vous pouvez utiliser un Bean Bag ("sac de haricots"). Ne prenez pas ce nom au pied de la lettre, les haricots, comme toutes les semences, sont à bannir d'un sac d'appui, parce qu'elles germent, pourrissent et pèsent trop lourd. Prenez un sac ou une poche artisanale qui doivent fermer de manière totalement étanche. Un zip est parfait pour compléter ou renouveler le remplissage. Remplissez votre bean bag de billes de polystyrène. Pour ma part, je ne recommande pas autre chose, car c'est le meilleur compromis prix/poids/durée/conservation/silence. Attention, le polystyrène est ultra-toxique pour l'environnement aquatique. Ne le semez pas.

Un bon bean bag peut même vous servir d'oreiller s'il ne cède pas à la pression. Remplissez-le au 9/10 èmes, de manière à ce qu'il épouse la forme de tout ce que vous allez poser dessus (objectif, tête, arme, ou autre, pour les amateurs…).

Pour les trépieds, ils sont recommandés pour la prise de vue à longue ou très longue distance, là où le danger direct est absent et quand le poids du matos vous l'impose. Avec un reflex pro couplé à un gros télé, vous atteignez ou dépassez 5/6 kilos comme qui rigole.

Petite chose à savoir: jusqu'à une focale de 200 mm, la plaquette de fixation rapide du trépied se visse sous le boîtier. Au-delà de 200 mm, elle se visse sous le collier de l'objectif. N'oubliez pas le risque de déformation de la baïonnette induit par un objectif trop lourd…

Enfin, pour le trépied, choisissez-le avec soin, en tenant surtout compte du poids qu'il peut supporter et de sa versatilité. Pas de trépied aux branches reliées (on n'est pas à Windsor).

 

Les blimps: ce sont des manchons anti-bruits qu'on peut trouver dans le commerce ou qu'on peut faire soi-même. Ce serait bête de s'en priver lorsque la compromission est envisageable en situation tactique. Le blimp est un manchon qui épouse correctement la forme de votre appareil. Vous pouvez vous en confectionner un avec une manche de doudoune. Ce n'est pas un accessoire indispensable, mais utile à proximité d'un sujet dont il ne faut pas attirer l'attention.

 

Les appareils "abandonnés": Ils interviennent lorsque la discrétion d'un photographe est encore synonyme de tapage… Là, pas question de proximité durable ou de gros téléobjectif: la zone est trop sensible, les "sujets", trop actifs et méfiants. Trop imprévisibles, aussi.

A leur manière, les appareils photos deviennent des capteurs abandonnés, comme des mouchards.

Ce type d'appareils fonctionne par onde radio ou rayon infrarouge. Un opérateur peut le déclencher à bonne distance ou, plus simplement, le poser, le laisser faire, et le récupérer plus tard, exactement comme le ferait un photographe animalier à la recherche d'un animal ultra discret (léopard des neiges ou lynx, par ex.).

Un appareil à cellule infrarouge se déclenche lorsque le faisceau de la cellule est "coupé" par quelque chose qui passe devant. La photo est prise à l'insu du sujet, surtout s'il n'y a pas de flash…

Un appareil "abandonné", généralement un compact pré-réglé sur la zone visée, doit impérativement être dissimulé dans le décor et ne faire qu'un avec lui. De récentes photos publiées dans la presse spécialisée montrent quelques exemples du génie du 13ème RDP lorsqu'il s'agit de maquiller son matos photo sur le terrain: parpaing, fausses souches, fausses pierres, etc. Tous les moyens sont bons pour photographier sans risque les "vilains pas beaux" qui peuplent la planète. Et ces derniers sont loin de se douter de que quelque part, un tronc d'arbre leur tire le portrait…

Ces méthodes sont très employées, notamment pour tout ce qui touche au renseignement humain en zone urbaine ou péri-urbaine, là où il est très difficile pour un opérateur de durer sur le terrain sans se faire repérer.   

 

Les housses, courroies et protection diverses: le commerce fourmille de ces accessoires qui sont faits pour vous soulager et augmenter le confort des prises de vues. Déambulez avec un boîtier pro et son 300 avec la courroie d'origine autour du cou et vous comprendrez vite. Il existe des super produits, confortables et abordables, ne vous en privez pas. Tout ce qui peut augmenter le confort et la protection du matos est bon à prendre.

 

Beaucoup d'éléments peuvent endommager votre précieux matériel. C'est encore plus dramatique lorsqu'il vous appartient en propre.

Les ennemis du matériel photo :

 

On se doute bien qu'il faut protéger son matos d'une chute ou d'une noyade définitive, encore plus d'un bombardement au phosphore blanc…

Mais il est des ennemis insidieux qui se cachent autour de nous, prêts à sévir comme des blattes vindicatives. Il faut impérativement les tenir éloignés du matériel, si on veut le faire durer. C'est encore plus vrai en ambiance tactique, si vous devez rester quelque temps sur une même zone, quelle qu'elle soit.

 

Le sable: le grand ennemi du matos photo. Un grain qui se fiche dans un boîtier peut le foutre en l'air. Pareil pour un objectif. Le sable rentre partout. Ne lésinez pas sur les protections. Même si votre appareil possède des joints toriques d'origine, le sable le menace. En ambiance sableuse, n'hésitez pas à passer du ruban adhésif sur ces mêmes joints et sur tout ce que l'appareil compte de jointures (sauf les bagues mobiles de l'objectif). Enveloppez-le dans un sac maison qui ne laissera passer que le bout de la lentille. N'exposez que le nécessaire. Tant que le matos fonctionne, pas besoin de prendre des risques. Ne vous laissez pas tenter par un nettoyage à la soufflette en plein désert… Il n'y aucun appareil aussi fiable qu'une AK47, et c'est encore plus vrai depuis qu'ils sont bourrés d'électronique. Mettez-le dans un cocon, pour ce qui est du sable. Si vous devez changer de piles ou de carte, faites-le vite et avec un max de protection. C'est le principe des contraintes tactiques. 

 

L'eau: A moins qu'il ne soit tropicalisé, c'est-à-dire équipé de joints toriques performants, il ne faut pas exposer le matos à l'eau. Un boîtier tropi est plus déperlant que véritablement étanche. Si vous voulez faire de la photo sous-marine, prenez du matos adapté (caisson…).

La pluie et l'eau douce ne sont pas les pires. Elles ne sont pas corrosives. L'eau salée est vraiment mauvaise. Un de mes boîtiers a survécu à une chute en rivière, mais n'aurait pas survécu à la même chute dans la mer. Le sel ronge et brûle. Les embruns marins collent et rongent. Nettoyez-les régulièrement. Par contre, si l'appareil tombe dans de l'eau salée… nettoyez-le en le plongeant dans un bain d'eau douce, pour le débarrasser du sel et séchez-le délicatement avec un souffle régulier d'air doux.  C'est parmi les pires incidents qui puissent arriver.

 

Le froid: il peut littéralement engourdir l'électronique de votre appareil. Lors d'une prise de vues en conditions froides ou polaires, gardez votre appareil au chaud au creux de votre veste. Ne le sortez que pour de bonnes raisons, pour cadrer et shooter. Il se peut que les piles se déchargent très vite et que certaines options soient perturbées. C'est le propre de l'électronique face au froid intense. Avec les vieux appareils mécaniques, il n'y avait pas ces soucis, mais les pellicules pouvaient se casser comme du verre si les températures tombaient très bas.

Lorsque vous rentrez d'une sortie dans le froid, laissez votre appareil dans sa housse se réchauffer tranquillement. Si vous le passez d'un coup du froid au chaud, il va se charger de condensation, à l'extérieur comme à l'intérieur. Attention, c'est tenace et très mauvais pour l'électronique.

 

La chaleur: comme le froid, il faut éviter de coller son matos à des sources de chaleur intenses ou de le laisser mûrir en plein soleil. Des circuits surchauffés sont aussi endommagés que des circuits glacés, et les dégâts sont souvent irréversibles. C'est de l'électronique, pas de la mécanique…

 

Le flash: et oui, en photo tactique, c'est pire qu'un ennemi. Autant vous suicider, ça vous évitera les souffrances de la capture. Soyons sérieux… n'oubliez pas de mettre l'anti yeux rouges, si vous dénichez Ben Laden.

En conclusion:

 

Les fondamentaux de la photographie tactique changent peu des fondamentaux de la photographie généraliste, mais ils doivent être absolument maîtrisés et digérés, au point de n'être plus que des réflexes. C'est exactement comme le tir. Ce n'est pas à deux heures d'une bataille qu'on apprend à tirer. On a vu le résultat pendant la Première Guerre Mondiale ou sur le Front Russe…

La photographie tactique doit être réalisée par des opérateurs qui sont avant tout des photographes, passionnés et soucieux de leur matériel. C'est une spécialité à part entière, exactement comme le sniping ou l'appui aérien avancé.

C'est prendre soin de son matériel, le maîtriser comme on maîtrise son bras, l'utiliser de manière optimale, en tirer toute la quintessence, en l'associant à d'autres techniques, comme le camouflage, la construction de postes d'observation, la transmission d'image cryptées par satellite, etc.

 

La photo tactique est un des piliers du renseignement militaire et policier. Elle ne se démodera pas de sitôt et ne sera détrônée que lorsque l'homme cèdera sa place à un système artificiel susceptible de le remplacer totalement.

En attendant, seul un photographe expérimenté est capable de choisir une cible et d'appréhender son importance, de la traiter avec plus ou moins de considération, suivant les objectifs définis. Seul un photographe derrière son télé est capable de reconnaître le visage d'un terroriste qui n'as plus de barbe ou qui s'est coupé les cheveux. A lui de confirmer ou d'infirmer une future action coercitive.

 

Une équipe action qui débarque dans la planque de terroristes au milieu de la nuit ou à l'aube ne le fait qu'après une récolte et une exploitation minutieuse de renseignements de toutes natures. La photographie est primordiale dans cette récolte.

 

Elle se fait au prix de longues périodes de planque, pénibles, inconfortables et parfois très risquées. Les contraintes de la proximité d'un site ou d'un individu dangereux augmentent considérablement lorsqu'on rajoute celles liées à la photo.

C'est le quotidien des soldats spécialistes, ceux qui doivent maîtriser tant de facteurs complémentaires à leur dur métier.

 

N'oubliez jamais qu'un hostile qui mord la poussière sous le genoux d'un SAS ou d'un gendarme du GIGN a eu, au moins une fois au cours de l'opération qui vise à le neutraliser, son visage cadré dans le viseur d'un appareil photo…

 

 

Le Phasme

07 janvier 2010

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 06:40
Pour répondre aux questions de certains d’entre vous me demandant quelle était la meilleure « config » de gilet, la meilleure répartition entre les poches de la veste/le sac/le gilet etc… je vous ai préparé rapidement ce qui suit. C’est juste une évolution d’un précédent article qui me convient pour nos activités. Je n’ai pas la prétention d’avoir la meilleure configuration mais c’est la mienne….et enfin je suis à l’aise, tout tombe bien. Même avec sacs (40l ou 100l).En espérant que cela répondra à vos questions…


J’ai changé de gilet car je voulais un accès rapide aux chargeurs puisque je pars du principe qu’un gilet d’assaut est avant tout un « porte chargeurs » (je n’aborderai pas la protection balistique).
Suivant le vieil adage :
tu vis avec ton sac,
tu combats avec ton gilet
et
tu survis avec tes poches
.


J’ai donc du investir dans une veste type guérilla avec de nombreuses poches pour pouvoir ranger tout le petit matériel, des effets chauds et de pluie qui était dans mon ancien gilet voir même dans mon sac. L’emport individuel est très nettement augmenté ainsi que l’autonomie sans le sac.

Je vais donc lister le matériel que j’emporte :


Veste Kommando Arktis et poches du pantalon :

  • Chiffon cam

  • Serviette pertex

  • Stowaway Arktis

  • Bonnet

  • Buff

  • spandoflage

  • Rainshield Arktis

  • Poncho

  • T shirt Brynje

  • Micro polaire

  • Lampe frontale

  • Boussole

  • Compte pas+led

  • Carnet + stylo

  • Kit feu+réchaud à pastilles esbit+briquet+vivres de course (fruits secs + Mars+ pates de fruits etc…)

  • Tatoo

  • 1 lot de piles

  • Kit hygiène

  • 2 chargeurs de M4

  • Gourde US avec quart


Gilet BH Recon Harness avec poches 5.11 V-TAC:

  • 14 chargeurs M4 (ou MP5)

  • 1 chargeur PA + 1 leatherman

  • Radio + micro et oreillette

  • 1 zinzin (voir Romain pour explication)

  • Jumelles

  • Piles

  • Couverture de survie

  • Sécateur « leatherman »

  • 2° kit feu

  • Couteau Extrema Ratio 185 RAO

  • cyalume


Ceinturon
(ensemble GK qui commence à dater et sera bientôt remplacer)

  • Glock17 + 1 chargeur dans son holster de cuisse

  • Couteau Glock

  • Poche dépliable pour récupération des chargeurs vides


Divers :

  • Sac d’hydratation

  • Casque avec lunettes

  • M733 avec lampe Surefire G2 (led 210 lumens) + sangle 1 point

  • Echarpe filet cam

  • Gants en cuir

Prochaine évolution : holster Safariland puisque j’en ai assez d’attendre le 5.11…


En conclusion
 : il n’y a pas de « config » idéale autrement on l’aurait tous déjà adoptée. Il faut tester, essayer, driller et surtout ne jamais oublier qu’un gilet ne sert pas qu’à transporter des chargeurs d’un point A à un point B, mais à les avoir à portée de main de façon instinctive et rapide. A vos coms…

 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 16:14
Indissociable du tireur d'élite ou sniper, la ghillie suit est un survêtement de camouflage tridimensionnel, qui est l'aboutissement du camouflage individuel.

Histoire et étymologie:



Le terme Ghillie Suit (prononcer "gui-li-soute") provient du gaélique écossais de la fin du 16 ème siècle. Le mot Gille désigne l'assistant aux chasses ou aux pêches privées de l'Ecosse. Le Gille était chargé de l'assistance aux hôtes, ainsi que la surveillance de son environnement et la traque des braconniers.

Au 19ème siècle, des tenues bricolées par ces gardes-chasse pour compter les cerfs et approcher les braconniers sont utilisées par les Scouts d'un certain Lord Lovat, le seizième du nom, pendant la deuxième guerre des Boers (1899-1902). C'est là la toute première utilisation de Ghillie Suits (littéralement "tenue des ghillies") sur le terrain de la guerre.

Cette unité formée par l'armée britannique (Lovat Scouts) sera d'ailleurs sa première unité de snipers, et ce durant la Première Guerre Mondiale.

Petite ironie de l'histoire, le terme Ghillie désigne aussi une chaussure de danse utilisée dans les Highlands écossais…

Depuis cette époque où commencent à "s'illustrer" des snipers, la ghillie suit n'a cessé d'évoluer.

Allant d'un simple vêtement très ample et bariolé (première et deuxième guerres mondiales) à un survêtement garni de toile de jute, la ghillie est l'outil numéro 2 du sniper après son fusil.

" Ghillie inventée par les Lovat Scouts" (seule photo ne nous appartenant pas)

Description:

Il n'est pas possible de réellement décrire tel ou tel type de ghillie. Il existe autant de modèle de ghillies que de snipers et d'environnements. En revanche, il existe des impératifs à respecter, dictés par la nature du terrain où le sniper opère. Ces impératifs influent directement sur le garnissage de la tenue: presque inexistant en zone désertique ou enneigée, très important en jungle, particulièrement élaboré en zone tempérée.

En zone désertique, l'absence ou la rareté de la végétation conditionne l'élaboration de la ghillie. En milieu sableux, une simple bâche dans les tons ou un simple filet camouflé suffisent; il ne s'agit pas de créer une végétation ou un relief intrus ou improbable.

En zone enneigée, un survêtement blanc immaculé (type combinaison de peintre) convient en l'absence de végétation; en milieu boisé, il est indispensable de zébrer ou tacheter la tenue.

En jungle, la ghillie doit être garnie d'éléments sensiblement verts, clairs et foncés, plutôt longs et fins (franges), comme la végétation équatoriale.

En milieu tempéré ou de bush, la ghillie doit être très élaborée, plus qu'ailleurs, car l'environnement peut varier d'un extrême à l'autre. Le sniper peut passer d'un bois à une zone herbeuse et doit pouvoir s'y fondre efficacement. Pour cela, les éléments de la tenue doivent être de couleurs et de texture variées, d'avantage qu'une ghillie de jungle, qui a un aspect plus monochrome.

Dans tous les cas, la ghillie ne doit pas imiter, mais ôter au cerveau de l'adversaire toute possibilité d'identification.

Une ghillie réussie ne doit pas et ne peut pas être agréable à regarder. Pour un néophyte, une ghillie, c'est un tas informe, une véritable serpillière, indescriptible et souvent risible.

C'est là tout l'enjeu. Une ghillie suit doit impérativement éviter d'avoir une forme reconnaissable qui amènerait immanquablement à l'associer à un homme.

Décrire un type de ghillie suit revient en fait à décrire l'activité de celui qui la porte.

Sniping:

La ghillie doit être le résultat d'un long travail de réflexion et doit être garnie en fonction de la densité de la végétation du terrain où l'on opère (voir plus haut).

En tenant compte de ces facteurs, la ghillie du sniper, et c'est particulièrement vrai hors zones désertiques et enneigées, est une tenue lourde et contraignante à porter.

En conséquence, le sniper doit impérativement s'équiper d'un sac d'hydratation pour parer à tout incident dû à la chaleur et au stress inhérent à son activité.


Unité de Recherche Humaine (URH):

Pour les missions de renseignement brut, sans action de combat, type 13ème RDP ou SRR, la ghillie peut être plus "light", sans pour autant sacrifier à l'efficacité.

Le grand avantage des URH sur un binôme ou trinôme de snipers, c'est qu'elles n'ont pas vocation à se faire repérer et encore moins à engager le combat. Tirer un coup de feu équivaut à l'échec de la mission.

Ainsi, n'ayant pas, comme les snipers, l'obligation de se dévoiler à un moment donné (coup de feu), elles peuvent se permettre de porter des tenues moins lourdes. Et quand on connaît le poids de leurs sacs à dos (jusqu'à 60 kg et plus pour un équipier du 13), on comprend leur souci d'allégement.

Dans la pratique, les URH emploient évidemment un matériel adapté à la dangerosité de leur mission. La dangerosité est définie par le degré d'hostilité et de méfiance rencontré.

Leurs tenues varient de la "simple" smock guerilla à la véritable ghillie de sniper, en passant par la célèbre Chameleon de Karrimor™ et ses copies civiles, un véritable survêtement de feuilles flottantes en 3D.


Voilà donc concrètement les deux types de ghillies rencontrées sur le chemin de la guerre :

- La ghillie de sniper
- La ghillie Karrimor Chameleon™ et ses copies civiles


La ghillie suit de sniper

Aboutissement du camouflage individuel, la ghillie suit du sniper se décompose en trois parties:

_ La base: un vieux treillis, une combinaison de vol ou de mécano, voire d'intervention. Un poncho, un simple filet, un drap, etc…

Cette base doit être préparée efficacement par un bariolage de peinture et, la plupart du temps, par l'adjonction d'un filet cousu qui recouvre intégralement la face arrière, de la nuque aux chevilles. Sur ce filet viendra se nouer ou se coudre le garnissage. Certains snipers utilisent toutefois un pistolet à colle ou de la colle ShoeGoo pour gagner du temps lors de l'étape du garnissage, mais c'est un système moins durable.

A cet ensemble s'ajoute bien sûr le couvre-chef: un chapeau de jungle, une capuche, une casquette, etc… qui doit subir le même traitement que la face arrière de la ghillie. Une fois réalisé, la séparation tête-corps ne doit pas se distinguer.

La face avant de la ghillie est la plupart du temps renforcée (surtout chez les snipers US et canadiens) d'une toile épaisse pour protéger le porteur des meurtrissures du rampé. Ce renfort de toile, s'il améliore la durabilité et la solidité de la tenue, la rend encore plus éprouvante et chaude pour son porteur. D'où la nécessité de s'hydrater constamment et de parfois créer des aérations latérales ou dorsales à même la base. Attention toutefois à nos amis les tiques…


Ghillie très élaborée conçus et produite par London Bridge Trading sur base d'un BDU woodland. Utilisée par les unités SEAL


_ Le garnissage: le garnissage correspond à toute la matière que le porteur de la ghillie va nouer ou coudre sur sa base. Dans la grande tradition de la ghillie, c'est la toile de jute qui fait office de référence. On la découpe en bandes longues et assez larges (env. 5cm x 40 cm), ou on la démembre fil à fil, et on va la nouer ou la coudre sur le filet qui recouvre la base comme une côte de maille. Cette toile de jute, qu'elle soit teintée (de préférence) ou neutre, va créer la fausse végétation, le volume et l'ombre qui sont l'essence même de la ghillie.

Par ce garnissage, la ghillie prend vie. Mais si la toile de jute imite drôlement bien la végétation, elle vieillit vite, pue tout autant et se perd facilement. Il revient donc au sniper d'être vigilant pour éviter de se transformer, à cause d'une ghillie mal conçue, en Petit Pousset de la guerre…









Ghillie suit Arktis. La base est un filet aux mailles très fines et très résistante. Elle a été garnie de jute de trois couleurs différentes qui rend son utilisation polyvalente et surtout très éfficace en sous bois, dans les forêts européennes


Ce mælstrom de fils et de bandelettes pèse un âne mort, s'accroche partout et sert rapidement d'asile aux insectes et arachnides les plus indélicats.

C'est là le gros inconvénient de la toile de jute, même si, pour l'instant, elle constitue le support le plus "vivant" à la constitution d'une vraie-fausse végétation.

Depuis quelques années, face aux exigences des porteurs de ghillies, des modèles civils trouvent les faveurs des militaires.

Leur premier atout est le gain de poids; leur deuxième atout est l'économie de temps réalisée à l'achat, car ces modèles sont vendus prêts à l'emploi.

La base est désormais une sorte de poncho à capuche en filet à maille moyenne, directement garnie de feuilles synthétiques (façon gaze médicale) et d'herbe en brins de jute ou synthétiques. Le résultat est saisissant de réalisme et le port plus agréable, car bien plus léger, imputrescible, sans odeurs et bien plus respirant qu'une ghillie classique.

L'inconvénient de ces nouvelles tenues comme la gamme Bushrag™, est leur plus grande fragilité, qui reste cependant relative.

Une fois garnie de vraie-fausse végétation (ce travail manuel étant extrêmement long et fatigant), il ne reste plus au sniper qu'à partir sur le terrain et à ajouter du camouflage naturel: de la vraie végétation pour se fondre totalement au terrain.

C'est donc la troisième et dernière étape, qui consiste, avant d'entrer dans la zone d'action et de tir, à ajouter de la végétation naturelle à sa ghillie terminée pour parfaire son camouflage. A cette heure-là, il est trop tard pour découvrir les fondamentaux de la flore et s'apercevoir de ses subtilités. L'adjonction de camo naturel ne se fait pas n'importe comment et il convient de s'entraîner beaucoup en amont pour ne pas ressembler à un stégosaure le moment venu, ni ramper au milieu d'un champ de genêts avec de la bruyère accrochée à l'échine…

A ce stade et dans cette activité, tout le monde connaît le résultat d'une faute.

Il est à noter que certains snipers enterrent quelques temps leur ghillie dans la terre pour l'imprégner de son odeur et/ou la traînent derrière une voiture, sur le terrain, pour en accélérer le vieillissement et l'efficacité.

La ghillie Karrimor Chameleon™ et ses copies civiles:

Cette tenue porte couramment le nom usuel de ghillie, mais il s'agit en réalité d'un survêtement de camouflage, même si la destination est identique: le camouflage individuel.

La Chameleon™ est désormais très utilisée par les unités spéciales de très nombreux pays.

Son aspect est bien connu: un cagoule, une veste, un pantalon, des mitaines et des couvre-chaussures, confectionnés en filet ultra-léger en polyester (hydrophobe) et à mailles très serrées façon grille de tamis, et recouvert de feuilles flottantes synthétiques imputrescibles. Ce sont ces feuilles qui, cousues en rangées sur le survêtement en filet, constituent le camouflage.

Quand un porteur de Chameleon™ s'immobilise, tout comme un porteur de ghillie de sniping, et s'il est placé judicieusement, il est invisible entre 5 et 10 m…

Cette tenue, d'origine britannique (une fois de plus), est une solution de facilité pour qui désire se camoufler avec légèreté et la plus grande efficacité (elle est disponible en plusieurs camouflages). La Chameleon™ a aujourd'hui les faveurs des URH et des tireurs de précision des groupes d'intervention des unités de police à travers le monde, pour toutes les raisons précédemment évoquées.

Hormis Karrimor, quelques firmes civiles produisent leur propre ghillie à feuilles flottantes 3D, qui sont des copies de qualité bien inférieure à leur modèle de référence. Ces copies sont des alternatives moins onéreuses à la Chaméléon pour les militaires soucieux de ne pas trop investir ou qui n'ont qu'un besoin ponctuel de ce genre de tenue. Il existe aussi des modèles exclusivement destinés à la chasse, ce que je me dispenserai de commenter.

Les différences majeures avec une ghillie classique: le poids, relativement réduit; le confort et la facilité d'enfilage; l'encombrement, et donc, la discrétion loin du front.

Nous noterons toutefois une évolution notable dans le garnissage des ghillies. Jusqu'à très récemment, les ghillies snipers étaient surtout garnies sur la face arrière, car le sniper tirait généralement à plat ventre. Mais, avec l'apparition de position de tir dites alternatives (mais désormais répandues et adoptées presque mondialement), semi-assises ou assises, les snipers se sont relevés et d'avantage exposés. En conséquence, ils doivent être intégralement camouflés, recto-verso.

Quel avenir pour la ghillie suit?

Les porteurs de ghillie ont de beaux jours devant eux, qu'ils soient snipers ou URH. La guerre évolue et face à la médiatisation grandissante des conflits et leur relais direct à la l'oreille et aux regards populaires, les combattants se doivent de gagner en précision pour échapper aux foudres de l'opinion… sans sacrifier à leur létalité.

Le tir se veut de plus en plus précis, la collecte du renseignement se montre chaque jour plus exigeante, pour les mêmes raisons.

Dans la nouvelle donne des conflits armés (asymétrie, absence de ligne de front définie, présence continue de civils…), les porteurs de ghillie voient leur rôle grandir.

De par la diffusion des moyens de détection optroniques modernes (IRR et IL), les porteurs de ghillies voient le danger s'accroître et leur furtivité menacée, même dans un conflit asymétrique (parfois même face aux organisations mafieuses).

Les concepteurs de ghillies se doivent de faire évoluer leur matériaux, afin de les rendre indétectables aux moyens d'observation modernes: intensificateurs de lumière, monoculaires et jumelles infrarouges, caméra et visées thermiques, le fléau du sniper.

Depuis quelques années, ce danger a été pris en compte et les firmes proposent des produits adaptés. La chaleur corporelle est mieux répartie, la teinture des tenues traitée IR, pour refléter comme la végétation naturelle.


Mais, si la Ghillie Suit parfaite était un jour créée, furtive de jour comme de nuit, elle n'empêcherait personne d'être totalement invisible.

La ghillie suit ne rend pas invisible, mais elle peut y contribuer.

Un homme sachant se camoufler sans ghillie est un élément bien plus efficace qu'un porteur de ghillie inexpérimenté.

En conclusion, il est bon de rappeler que la ghillie n'est pas la première étape dans la formation d'un sniper. Un sniper doit savoir observer, tirer juste et dans toutes les situations et positions, progresser et durer avec la plus totale furtivité.

S'il est capable de cela sans ghillie, imaginez ce qu'il pourra faire avec…

Texte du Phasme, sauf mention, photos SAS12 et 1CCR.
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